Que sais-je du jardin?
Que sais-je du jardin
Sinon qu' il sort d' une tunique d' ombre
Et qu' il s' éclaire comme une épaule
Offerte au fer pour la marque?
André Pieyre de Mandiargues, Le point où j' en suis NRF Gallimard 1964.
L' ensemble des photos Versus 2016.
Beauté du regard et des mots pour entrer dans le jour. Merci.
RépondreSupprimerLes jardins, un monde voluptueusement à part.
SupprimerTrès esthétique
RépondreSupprimerIl nous faut cultiver notre jardin...
Supprimerbeau! entre ombre et lumière ...et mal de dos :)))
RépondreSupprimerMerci! A chaque fleur suffit sa peine.
SupprimerSe perdre en son jardin comme le pistil en sa corolle...
RépondreSupprimerDans le jardin des mots,tout meurt et tout renaît et je n'y perd pas mon latin.
SupprimerVous avez certainement le don des langues...
SupprimerOn y danse, on y danse...en corolle!
SupprimerUne question joliment illustrée ! Sait-on jamais quelque chose d'un jardin ? Je sais simplement que dans le mien, je suis bien...
RépondreSupprimerMême si mon jardin n'en est pas un à proprement parler,( immense terrasse en fait ) j' y cultive mes très nombreuses plantes et fleurs d' où proviennent ces photos d' ailleurs.
SupprimerMyosotis ma vue!
RépondreSupprimerHypnotique alors.
RépondreSupprimer"L'épaule offerte au fer pour la marque" nous rappelle sans doute que le jardin est souvent le lieu d'une initiation (voir, par exemple, le conte de Tournier, Amandine ou les deux jardins, dans le recueil de récits intitulé Le coq de Bruyère) ou d'une révélation (entre autres, la célèbre racine de marronnier dans La nausée de Sartre, même s'il s'agit d'un jardin ... public). Je crois que c'est encore Sartre, je ne me souviens plus dans quelle œuvre, qui évoque la charmante et vaine tentative de cette petite fille qui, curieuse de découvrir comment "se comporte" le jardin hors de toute présence humaine, fait semblant de s'en éloigner et revient sur la pointe des pieds pour le surprendre dans son intimité brute. C'est l'illustration touchante de notre impuissance à saisir l'en-soi du jardin, comme de toute chose. D'ailleurs, dans La nausée, c'est encore en des termes trop humains qu'apparaît soudain à Roquentin "la pâte même des choses", hors de leur signification et dénomination ordinaires : pourquoi la pure présence de la racine du marronnier offrirait-elle le spectacle d'une "obscène nudité" ? C'est encore et toujours son propre abattement ou sa propre médiocrité que le sujet (Roquentin) perçoit hors de lui: la confrontation à l'être même des choses interdit de les qualifier de quelque façon que ce soit...
RépondreSupprimerMerci pour cet excellent commentaire!
SupprimerLa beauté des détails
RépondreSupprimerQuel est cet invisible doigt
qui ouvre en secret les pétales
de la rose, quand tu ne regardes pas?
Version horticole de la main invisible de Smith !
RépondreSupprimerLorsqu’on a atteint la maturité de la raison, on ne s’aventure plus aux endroits où poussent les fleurs rares sous les broussailles les plus épineuses de la connaissance, on se contente des jardins , des prairies et des champs, considérant que la vie est trop courte pour ce qui est rare et extraordinaire.
RépondreSupprimerNietzsche, Opinions et sentences mêlées, 399.
Cela donne à se souvenir de :
RépondreSupprimerRainer Maria RILKE (1875-1926)
Verger (I)
" Peut-être que si j'ai osé t'écrire,
langue prêtée, c'était pour employer
ce nom rustique dont l'unique empire
me tourmentait depuis toujours : Verger.
Pauvre poète qui doit élire
pour dire tout ce que ce nom comprend,
un à peu près trop vague qui chavire,
ou pire : la clôture qui défend.
Verger : ô privilège d'une lyre
de pouvoir te nommer simplement ;
nom sans pareil qui les abeilles attire,
nom qui respire et attend...
Nom clair qui cache le printemps antique,
tout aussi plein que transparent,
et qui dans ses syllabes symétriques
redouble tout et devient abondant."
Jardin suspendu entre soleil et ombre (ici sous la pluie).
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