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jeudi 16 octobre 2014
Une primitive beauté?
" Nous jugeons de tout le reste du monde d'après ce qui compose notre étroit horizon : nous ne sortons pas de nos petites habitudes, et nos admirations sont souvent aussi folles que nos dédains. Nous jugeons avec une égale présomption des ouvrages de l' art et de ceux de la nature. L'homme de Londres et de Paris est peut-être plus éloigné d' avoir un sentiment juste de la beauté, que l' homme inculte qui habite des contrées où on ne connaît rien aux recherches de la civilisation. Nous ne voyons le beau qu'à travers l'imagination des poètes ou des peintres ; le sauvage le rencontre à chaque pas dans sa vie errante. Certes, j'accorderai sans peine qu'un tel homme a peu de moments à donner aux impressions poétiques quand on sait que sa plus constante occupation consiste à s'empêcher de mourir de faim. Il lutte sans cesse contre une nature irritée à laquelle il dispute sa chétive vie. Cependant le sentiment de l'admiration peut naître dans des cœurs touchés parfois devant d'imposants spectacles, ou entrainé par une sorte de poésie à leur portée. "
La poésie du primitif
Eugène Delacroix Des variations du beau, 1857
Masques peints, Jean Marie Staive.
L' ensemble des photographies Versus.
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La folle épithète qu'un sentiment "juste" de la beauté ! "Des variations du beau" est un beau titre.
RépondreSupprimerLa couleur enfin, déborde la ligne!
Supprimer..."ou entrainé par une sorte de poésie à leur portée."
RépondreSupprimerCela en est fini de la poésie " saint langage" ou cela va-t-il la faire advenir sécularisée?
Delacroix ne s'est jamais départi d' une pensée certaine de la peinture, il me semble...
SupprimerLa beauté comme une chirurgie invisible de la nature?
RépondreSupprimerPeut-être que nous la cousons avec le fil invisible de notre vie?
SupprimerLe beau est une notion subjective. Personne ne peut revendiquer la spontanée liberté d'apprécier la beauté car il n'y a pas de virginité d'apprentissage culturel conscient ou pas. Il est vrai qu'on peut essayer de faire abstraction de ce qu'on nous a aprris.
RépondreSupprimerJe pense au poème d' André Breton, l' Amour fou"...
SupprimerOu encore, à cet extrait à son Introduction au discours sur le peu de réalité :
RépondreSupprimer" MOI. - L' âme sans peur s'enfonce dans un pays sans issue, où s' ouvrent les yeux sans larmes. On y va sans but, on y obéit sans colère. On y voit derrière soi sans se retourner. Je contemple enfin la beauté sans voiles, la terre sans taches, la médaille sans revers. Je n' en suis plus à implorer sans y croire un pardon sans faute. Nul ne peut fermer la porte sans gonds. A quoi bon tendre dans les bois du cœur ces pièges sans danger? Un jour sans pain ne sera pas si long, sans doute."
André Breton.
Esto memor !
RépondreSupprimerSouviens-toi !
En manipulant les horloges pour l'heure d'hiver...
http://www.perte-de-temps.com/
Peut-on si aisément manipuler le temps?
SupprimerNon, bien sûr. D'ailleurs dans son poème construit comme par un horloger, le Temps est dominateur, puissant, investi d'un savoir, il connaît l'avenir et il est menaçant.
SupprimerEn face l'homme est anonyme, démuni, promis à la mort, dépourvu de conscience et de sérieux, insouciant, très dépensier et méprisable car il laisse échapper sa vie, sans conscience de sa préciosité.
Voilà qui fait raccord avec le temps présent et la Toussaint et nous fait penser à nos morts.
une 'première'..mais pas 'dernière'...:))
RépondreSupprimerQuel est le début, quelle est la fin?
SupprimerBon week-end!
J'aime beaucoup le masque, mais est-ce un masque ou le visage du monstre ?..
RépondreSupprimerDans "monstrum", il y a montrer, le masque ne cache t-il pas pour mieux montrer?
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