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mardi 30 juillet 2013
Un retour
UN RETOUR
Sur le lac les voiles faisaient un poème blanc et compact
mais mon souffle n'était plus leur égal
et ce n'était plus un lac mais de moi
un miroir stupéfait une lacune du cœur.
UN RITORNO
Sul lago le vele facevano un bianco e compatto poema
ma pari più non gli era il mio respiro
e non era più un lago ma un attonito
specchio di me una lacuna del cuore.
Vittorio Sereni
Les instruments humains Poèmes
Traduit de l'italien par Philippe Renard et Bernard Simeone Verdier éditeur 1991.
Photos Versus, Juillet 2013.
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le mur jaune c'est effacé...le ciel est presque bleu...
RépondreSupprimerJ'aime ce presque, Elfi!
RépondreSupprimerChaque couleur est "presque", la même et pas tout à fait la même.
En prenant ces photographies d'avant les orages de ces derniers jours et devant l'évolution du ciel je pensais à la seconde qui fixe cette "presque" couleur car changeante à chaque instant et aussi aux ciels de Poussin. A l’œil de Poussin qui lui permettait de fixer la seconde de lumière captée toute de mémoire.
Nos prothèses technologiques ont définitivement atrophié ce don de voir dans la fulgurance de l'instant.
Mais on peut faire aussi sans zoom, s'adapter aux insuffisances. A chacun ses obstacles à affranchir.
Il y a dans ce texte l'idée d'une respiration : n'est ce pas notre souffle au sortir de notre bouche, de notre ventre, de "nos tripes" qui colore ainsi le ciel?
RépondreSupprimerJe ne sais si l'on peut parler de "tripal" mais j'y vois un blanc de lait, une opulence à la Pierre Paul Rubens...
SupprimerPoitrine opalescente comme offerte à téter du regard les constellations!
un ciel de lumières et des mots magiques !
RépondreSupprimerj'aime "une lacune du coeur" !
Oui et une lacune comme une lagune, une réserve de sentiment...
Supprimerpetit troupeau accroché dans l'azur,dessine moi le.
RépondreSupprimerIl est difficile, voire impossible d’enclore l'animal sauvage que l'on peut compter uniquement à l'orée d'un sommeil qui vient.
SupprimerDessiner un mouton?
Plutôt un élevage de poussière mais Marcel Duchamp l'a déjà fait!
Une robe pommelée et la fluidité de la langue !
RépondreSupprimerLa langue, c'est elle qui a fait glisser sur nos têtes ce chatoyant et mouvant tissus...
SupprimerHissons les voiles!
au dernier cliché,les nuages se fondent au ciel comme des pastels
RépondreSupprimerLe ciel panse ses plaies avec des nuages de coton hydrophile..
Supprimerun bianco poema... Très beau. Merci.
RépondreSupprimerAérien aussi.
Supprimer..................
Bien à vous.
Le miroir a de quoi être stupéfait, il aura du mal à tout absorber.
RépondreSupprimerUn rêve fléchi.
SupprimerFRIEDREICH GOTTLIEB KLOPSTOCK
RépondreSupprimerLA MESSIADE
Rapide et diaphane comme une suave matinée de printemps, le séraphin s'est élevé vers les sphères célestes. Là des soleils seuls emplissent l'espace, et leur reflet s'étend sur l'infini, semblable à un voile pourpré, tissé par une main divine avec les rayons de la lumière primitive. Au-dessous de cette atmosphère étincelante que pas un globe ténébreux n'ose aborder, la nature nuageuse passe en fuyant, et les mondes et leurs habitants paraissent et s'abîment comme les flots de poussière, avec leurs populations d'insectes imperceptibles, se soulèvent et s'affaissent sous les pas du voyageur.
Mille routes partent en tous sens de ce foyer de lumière. Au milieu de la plus belle de ces routes, qui descend vers la terre, coulait jadis un torrent aux flots d'or. Sa source partait du trône de l'Éternel. Les anges, et parfois Dieu lui-même, suivaient son cours pour aller s'entretenir avec les enfants de la terre sur des rives où les rayons de l'arc-en-ciel et les nuées matinales formaient des contrées enchantées. Mais, quand l'homme perdit son innocence, le fleuve remonta vers sa source, et ils restèrent déserts, les monts dont les formes aériennes portent encore les traces de la présence de l'Éternel ; et ils restèrent déserts, les bosquets dont le feuillage embaumé avait frémi sous le souffle de Dieu ; le silence et la solitude étendirent leurs voiles de deuil sur les vallées que les habitants du ciel aimaient à visiter, et sur les berceaux où les enfants de la terre avaient goûté ces délices ineffables qui se traduisent par des larmes de joie.
Quand, après le jugement universel, les étoiles s'élèveront dans des orbites infinies, quand le regard de Dieu, en embrassant tous les mondes à la fois, les fera tous rentrer dans l'harmonie céleste, alors le torrent aux flots d'or reprendra son cours, et sur son rivage rajeuni, les fils aînés de l'immortalité accueilleront avec un sourire fraternel les nouveau-nés de leur mère commune.
C'est sur cette route sainte et solennelle que le séraphin s'avance vers le sanctuaire des cieux, archétype de l'univers, source de cette
beauté universelle qui, semblable aux mille bras d'un fleuve rapide, sillonne l'infini et reflète tout ce qui est.
Le bruissement des ailes de l'ange voyageur, porté par un souffle embaumé, arrive jusque sur les plages des soleils. À ce doux murmure, les cordes des harpes célestes vibrent sous des doigts immortels, et des chants harmonieux résonnent à travers l'espace.
Traduction de M. de Carlowitz
( Jean Pierre Luminet Les poètes et l'univers Cherche midi éditeur.)
Eh bien, il a fait son effet!
SupprimerMerci.
Ces ciels qui affleurent : de toute beauté, j'aime !
RépondreSupprimerHier soir, en regardant le disque rouge tomber littéralement à l'horizon entre deux immeubles, je n'en croyais pas mes yeux - et le dégradé de bleu qui s'ensuit... Cadeau de cet été : les soirées dehors jusqu'aux étoiles.
Il est vrai Tania, que l'on a perdu l' habitude de contempler calmement le ciel dans nos vies effrénées!
SupprimerAttendre la fraicheur du soir, un soupçon de vent sur sa terrasse en chaise longue vous donne l'occasion de regarder plus haut!
( Un doigt de triple sec, un doigt de téquila , 33cl de kas citron avec beaucoup de glaçons en carafe de verre pour répondre à votre allergie aux sulfites...)
Belle soirée!
Merci pour la beauté traduite en italien, ce doit être la langue des anges, que bellissima!
RépondreSupprimerHeu, les italiens ne sont pas des anges!
SupprimerEnfin, je ne crois pas...
Mais laissons-nous transporter là où le vent veut bien nous mener...
Sur notre petit nuage.
Cielo stupendo, mi piace!
RépondreSupprimerCinzia
Ciel du Quercy, appellation contrôlée!
SupprimerBienvenue Cinzia!
ciels à la Magritte! très jolis....un vrai poème blanc!
RépondreSupprimer....Avec une différence essentielle cependant, Gwendoline, il n' y a pas écrit :" ceci n'est pas un ciel!"
Supprimer( La pluie..maintenant..)
Ce qui est fascinant c'est d'agrandir une de vos photos. Alors on peut les voir toutes simultanément et quelque chose de votre regard, de ses pauses, du calme, du silence vient s'installer dans ces variations de lumière et cela suffit pour être bien.
RépondreSupprimerComme un effet hypnotique, peut-être?
SupprimerNon, un espace visuel qui efface les mots.
SupprimerProchaine étape, contempler la terre vue d'une Montgolfière. Bouger à la lenteur d'un nuage, devenir nuage...!
SupprimerOui, il y a un temps où les mots coulent dans l'inertie. Faire un geste : celui d'écrire, par exemple et ils disparaissent.
RépondreSupprimerComme les nuages, ces merveilleux nuages de Charles Baudelaire?
SupprimerJe ne sais pas. Les mots qui sont tellement essentiels pour se dire ou communiquer entrent soudain en lutte avec plus fort qu'eux : le silence. Puis le voyage. Comme si nous devenions nuages, aspirés par leur lente dérive et par ces profondeurs insaisissables. Absorbés aussi par les glissements de lumière, des créations d'harmonies neuves. Turner, Boudin (les ciels), Rotkho... palettes ambiguës, solitudes où même le pinceau se pose...
RépondreSupprimerPour Rotkho, la peinture est contre toute ambiguïté, il y règne comme une division du monde, où " le noir est toujours en haut ", les couleurs de la terre, ou de la lune - d'un désert en tout cas - sont séparées de la lumière noire. De là, le prégnant sentiment de l'exil.
SupprimerUn peu cet exil de la lumière de la gloire divine (exil de la tradition hébraïque...)
Mais pas de mots, c'est exact.
Ciels du Quercy ? Avant les orages qui ont mis du noir au bleu ?
RépondreSupprimerOui, Zoë, beaucoup ont dû regarder le ciel avec anxiété dans le Quercy. Ces orages sont un vrai drames pour beaucoup. Cette grêle inhabituelle a fait des ravages...
SupprimerJ' aime cette expression, Zoé, "mettre du noir au bleu", c'est exactement cela!
SupprimerLà où je suis, nous avons été épargnés, grosses pluies d'orage mais à quelques kilomètres, la dévastation.
Des impacts de coups de canons, dans le gris qui mélangeais le noir au bleu...
Paradoxalement, cette nuit là était calme et le ciel se chargeait en douceur si on peut le dire comme cela, Christiane.
RépondreSupprimerQuel mystère...
RépondreSupprimerPhénomène atmosphérique aussi...
Supprimerstupéfait comme par le miroir du ciel en soi
RépondreSupprimerOui, une stupéfaction, lignes bleues.
SupprimerC'est pour cela que j'ai laissé un bout de toiture, un sommet de branche apparaître avec le ciel dans les photos pour ne pas les essentialiser, pour ne pas les décrocher du reste du monde comme des tableaux.
Eh oui, le ciel est une partie de moi, comme de vous aussi du reste!
Je vais relire Lucrèce...
Et la journée sera belle pour nous tous.
A bientôt.
En petites touches comme des nuages, capter l'essentiel du monde ...
RépondreSupprimerSeriez-vous dans votre période italienne ? :-)
Un peu, beaucoup...
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