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mardi 16 juillet 2013
Franchir le Rubicon
MON EFFACEMENT
Quelquefois je m'efface entre deux paysages
la lune de ma vie
s'accroche aux arbres morts
la mer s'est endormie
les vagues n'aboient plus
le silence respire
et la nuit se soumet à la croix des étoiles.
Je m'efface merveille
et m'éveille surface.
Pierre Boujut, Nouveaux proverbes Rougerie éditeur 1973.
L'ensemble des photographies Versus. (Photo 1, vue d' hôpital .)
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N'allez surtout pas au bout de la métaphore. Restez sur la rive du rire.
RépondreSupprimerD'accord, mais la métaphore nous "met dehors" mentalement et à chaque instant de sa lecture...
SupprimerCiao!
Vous aviez déjà cité du Boujut je crois et en effet ce poète est remarquable, quel joli chiasme final et quelle belle restitution de cette envie occasionnelle de l' oubli, " je jalouse le sort des animaux stupides " disait Baudelaire...
RépondreSupprimerBaudelaire, toujours sublime orfeenix!
SupprimerJ'ai lu pour l'occasion ( l'ai-je déjà cité?) la note wiki de Pierre Boujut et je garde pour moi l'amical souvenir de nos multiples rencontres dans les années 80, ses rites de séances de rasage dans le bureau, le breuvage de cognac " à sa façon" que l'on buvait dans un verre à peine passé sous un filet d'eau. Tout cela dans son bureau avec l'odeur très particulière de la ferraille entreposée juste à côté.
Avec encore les tableaux de Gaston Chaissac collés négligemment sur les vitres de son bureau, sans souci spéculatif ni de conservation des œuvres, cela va sans dire de sa part, alors que je lui faisais remarquer les prix de ces tableaux sur le marché de l'art.
Grand bonhomme!
à trop s'effacer...on finit par disparaître! la dernière photo, c'est la coupe de l'humilité ?
RépondreSupprimerIl s'agit d'un chandelier dont on ne peut apercevoir les bobèches par effet de cadrage.
RépondreSupprimerMais notre regard peut bien franchir ce "rubicon" entre l'objet réel et son ombre, n'est-ce pas?
Que choisissez-vous?
je franchis! alea jacta est... je choisis l'ombre...en parfaite contradiction avec moi-même ??les bobèches me feraient fondre...
SupprimerLà, vous venez de vendre la mèche...
SupprimerJ'en reste sans voix. D'un plaisir calme . Chut .
RépondreSupprimer(...)
Supprimer;)
J'aime ce poème. Merci.
RépondreSupprimerMerci de votre passage surtout!
SupprimerEt bienvenue.
vos branches
RépondreSupprimerd'encre
Comme une échelle à affranchir...
SupprimerBeau poème posé entre des nuages sur un toit brûlant et d'autres pris dans l'entrelacs des rameaux.
RépondreSupprimerIl "s'éveille surface" et c'est ce que j'aime.
SupprimerPas vous?
Les mots sont-ils uniquement des "agents" de surface?
RépondreSupprimerYann.
Bien sûr que non!
SupprimerCe sont des agents secrets...
Bàv.
Injonction lumineuse !
RépondreSupprimerEst-ce la passage d'un monde à un autre, Frédérique?
SupprimerIl existe des ponts pour cela, sans doute.
Celui-ci authentique,
http://www.la-croix.com/var/bayard/storage/images/lacroix/culture-loisirs/culture/actualite/franchir-le-rubicon-_ng_-2012-07-30-837011/26894472-1-fre-FR/Franchir-le-Rubicon_article_popin.jpg
Et j' en ai connu les rives bien moins entretenues, avec des joncs et des détritus...Bon, il y a prescription!
Bon dimanche.
Sans aucun doute (pour une fois !) et en toute confiance puisque qu'il faut quelque lumière pour déposer son ombre. L'hôpital et ses "meurtrières" ont ma préférence (je parle de la photo), quoique l'absence (dans le cadrage) des bobèches magnifie l'écoulement sans "retenue" des pleurs.
RépondreSupprimerCe mur de l'infranchissable hôpital, du Verlaine revisité...?
SupprimerBien belle journée!
Accord parfait entre la photo et le poème, j'apprécie beaucoup...
RépondreSupprimermerci de ta visite.
Bon franchissement alors?
SupprimerCordialement.
Je te remercie de t'être inscrite sur mon blog et je me suis permise de te taguer pour te connaître un peu mieux.
RépondreSupprimerC'est ici: http;//caurokea.blogspot.fr
Bonne soirée.
Marie-Paule
Me taguer?
SupprimerMe punaiser au mur?
Là, il faut m'expliquer, j'ai la comprenette un peu difficile!
Merci d'avance.
superbe ces graphismes
RépondreSupprimerMerci!
SupprimerMais en parcourant votre blog, derrière Une Angevine, assurément un ange se devine...
A bientôt.
De ma lecture actuelle "Le Grain de sénevé"(Arfuyen) de Maître Eckhart la septième strophe de ce lied traduit de l'allemand par A. de Libera :
RépondreSupprimer"Deviens tel un enfant,
rends-toi sourd et aveugle !
Tout ton être
doit devenir néant, dépasse tout être et tout néant !
Laisse le lieu, laisse le temps,
et les images également !
Si tu vas par aucune voie
sur le sentier étroit,
tu parviendras jusqu'à l'empreinte du désert."
Cheminer entre ce qui est et ce qui n'est pas encore, dont l'image, la forme engagée dans la matière, la connaissance. Alors les mots deviennent passage... Quelque chose va effleurer si on se déprend de ce qui est certitude dans un effacement progressif.
Merci pour la qualité des textes choisis et pour les photographies.
Merci à vous Christiane pour votre écoute et votre présence attentive au sujet!
SupprimerCe poème m'émeut dans la simplicité des mots et la délicatesse de sa suggestion. La photo d'hôpital , contraste entre le jaune et le bleu, l'enfermement et la liberté, est superbe !
RépondreSupprimer" Et même à présent l'air envahit
Supprimerl'âme l'enserre défonce la vie
et pèse."
Vittorio Sereni
Les instruments humains traduction de l' italien par Ph. Renard et B. Simeone Verdier éditeur 1991.
..A bientôt!