Si tu consens
à la candeur
du mouvement
qui t'efface
le oui de la lumière
est ta demeure.
( BLANC)
Papier pollué
décharge de lettres et de mots !
D'où surgit la hanche roulante
de la colline
et le peuplier qui ruisselle
sans laisser de traces
sur le ciel.
La mer ouvre l'espace
à deux battants, et crache :
sens sur ta face
la salive salée.
La neige enlève les cîmes
dans le bleu de l'oubli
au-dessus de nos rêves.
La goutte d'or-noir
du scarabée hésite
à bout de tige,
quand les convois de Géantes
flottent sans poids
au bord de l'infini.
Et les villes remplies d'yeux
et de mains et de cerveaux
qui cliquettent, s'allument,
(et de douleur à ras bord)
brûlent à l'air libre la matière de l'amour.
Sur la page le tremblement du jour :
Tu disais que les mots sont morts !
Jean Mambrino
ainsi ruse le mystère, José Corti éditeur 1983.
Ce poème de Jean Mambrino a été édité en prépublication dans le numéro 1 de la revue CORPS ECRIT intitulé L' écriture aux PUF en 1981.
Copyright photos Versus et édition José Corti pour les textes.
Panne d'Ordi n'est pas panne d'inspiration et j'en suis heureux...
RépondreSupprimerJ'aime aussi ces quelques vers de JM :
« Se pencher sur le fleuve, qui est de temps et d'eau,
Et penser que le temps à son tour est un fleuve,
Puisque nous nous perdons comme se perd le fleuve
Et que passe un visage autant que passe l'eau. »
Le courant d'une vie...
Supprimervos mots me touchent comme les couleurs de l'arc-en ciel !
RépondreSupprimermerci beaucoup !
j'aime ce texte de Mambrino !
son regard, sa sensibilité, le mot juste
comme une image,
une aquarelle aux tons délicats et puissants à la fois!
j'aime
je partage avec vous le "feu" du weekend
je me suis arrêtée au bord de la route hier pour
mettre un arc-en-ciel dans ma "boîte" !!!
La lumière, "cet espace de l'esprit" un des thèmes récurrents de la poésir de Jean Mambrino.
SupprimerC'est pour cela que j'ai pensé à associer l'arc-en-ciel à la derniére demeure du poète.
Un espace s'ouvre, les portes demeurent ouvertes..
Mais tu l'as trouvé, l'or au bout de l'arc-en-ciel !
RépondreSupprimerBravo !!
l'or de l'ombre
Supprimerla mesure l'évidence de cette alliance
entre les feuilles l'eau
et ces fleurs qui se consument
toute terreur ici se recueille
et la mort même
toutes les larmes de tous les coeurs
toute l'attente de tous les mondes.
Jean Mambrino, Ce sentier,(extrait), Sainte Lumière Desclée de Brouwer, 1976.
Quand on lit ça, on peut s'éteindre, heureux.
RépondreSupprimerS'éteindre, oui, mais comme un feu follet?
Supprimerune luciole, peut-être :-)
RépondreSupprimer