Troisième page du quotidien LIBERATION du 21 02 2012.
Amies blogueuses et amis blogueurs, vous sentez-vous, à la lecture de cette phrase de l' artiste chinois Ai Wei Wei,vous aussi un média chargé d' un message?
D'abord, je ne suis pas un "média"… ensuite, non je n'ai pas de message à délivrer, même pas dans une bouteille, même pas si c'est une bouteille d'un bon bordeaux…
Il me semble au contraire, cher TG, que vous êtes un excellent médium! Et à double ou triple détentes.Vous, votre blog et ses liens et ensuite votre peinture. Quelle richesse!
Je suis d'accord avec TG A croire l'artiste chinois, nous serions des ânes, chargés d'ânées-messages sans savoir combien d'années il faudra pour trouver un destinataire vraiment réceptif :-)
C' est pas mal d' être, pour chacun d' entre nous une étoile!Je ne crois pas qu'il nous prenne pour des ânes.. Comme une étoile, on aperçoit ( les autres, le/les spectateurs volontaires ou involontaires) plus ou moins nos brillances, nos éclats. Un peu à l' image de sa pratique il me semble. Qu' en pensez-vous?
Ouh, là ! ce mot "message" est ambigu... je préfère "témoignage". de là à parler d'art, ça devient encore plus compliqué... Alors je lis l'échange entre Lunettes rouges et Florence de Mèredieu pour réfléchir... Je ne sais pas que penser de ce titre, de ces photographies, de cet homme dans l'actualité complexe de son pays. Je crois que j'irai au Jeu de Paume mais pour B. Abott...
Allez voir les deux expositions Christiane!.. J'ai eu la chance et le très vif plaisir d' avoir des photos vintage de Bérénice Abbott entre les mains. Je confirme leur superbe qualité! Je crois que le mot message doit garder sa force polysémique du volontaire et involontaire exprimés, ce qui se dit et qui échappe à la personne qui le profère. Il me semble que le témoignage reste au strict horizon de la personne qui l' exprime. La photo témoignage de Weiwei peut être fondamentalement transformée, réinterprétée techniquement et symboliquement durant ses voyages dans l' internet. Par sa pratique, Al Weiwei ne nous aide t-il pas à réfléchir, non pas en historien mais en citoyen-artiste, sur l' œuvre d'art totale dans le contexte des accélérations de la mondialisation contemporaine? A la question du quotidien Libération : " Les questions sociales vous émeuvent beaucoup..." Al Weiwei répond: " Oui, mais les problèmes sociaux ne peuvent être exprimés qu'au travers du prisme de l' individu, de son éthique, de son point de vue. La société en soi n'est pas "problématique". Ce n'est que lorsqu'on l'analyse avec ses propres critères éthiques que les aspérités apparaissent.L'intellectuel et l'artiste que je suis ont à cet égard, un rôle essentiel de révélateur social à jouer. Tel ouvrier travaille pour 3 yuans:qu'importe, puisqu'il est d'accord. Telle autre personne gagne cent, mille fois plus, qu'importe, puisqu'elle trouve ça normal...Cet écart de revenu devient un problème seulement si je l'identifie comme tel, en portant un jugement moral sur cette situation. Je m'inspire de ma propre capacité à porter un regard sur ces choses. Je ne suis plus vraiment moi, mais un média chargé d' un message."
J'ai supprimé le message précédent puis que je reviens du Jeu de Paume. Oui, Jean-Marie, il fallait voir les deux !
Les photographies de Bérénice Abbott : Un vrai émerveillement! Partie, toute seule pour New-York au début des années 30, sans argent, sans mécène et prendre son temps, alors que la crise gronde, de marcher, de chercher l'angle, la lumière, pour appuyer sur le déclencheur. Son portrait de la ville comme ses visages sont parfaits. Ses "essais" collés dans des albums, sans succès auprès des musées, des institutions. Il en faudra des années pour qu'elle soit reconnue... Immense altruisme aussi pour mettre le fonds Atget en valeur. Enfin, je suis restée longtemps dans cette beauté. Y compris les pierres des chantiers, les visages fatigués, la campagne rude.
Au-dessus c'était Ai Weiwei. Il veut être entendu, cet homme, dont on affiche les messages inscrits sur son blog. Des séries de photos comme des cornes de brume pour que l'on sache, pour qu'on s'inquiète. Là ce n'est plus la beauté qui guide mais le "message". Choc de cette série où il casse une urne de la dynastie des Han, choc des mille et un visages, des démolitions entreprises au nom du progrès et qu'il photographie inlassablement, la série des Study avec ce geste... irrévérencieux qui indique son mépris pour les autorités chinoises. Donc une lutte pour l'autonomie, la liberté d'expression et de circulation (il est toujours interdit de sortie du territoire).
Deux témoignages très forts. Mais Bérénice Abbott : quelle beauté... et quel témoignage fort, aussi.
Merci Florence de Mèredieu de votre sympathique visite! Vous trouverez des objections à opposer à l' argument uniquement éthique de Weiwei, mais à notre époque d'un art sans œuvres, ne s' agit-il pas d'une sagesse esthétique, d' une sagesse (subversive) conçue comme un art.Voyez Montaigne et son, " Mon métier et mon art, c' est vivre". Je pense ici aux analyses de Serge Gruzinski, L' art total, l' art métis et les prémices de la mondialisation" in L' œuvre d' art totale, art et artistes, Gallimard/Musée du Louvre, 2003. A bientôt!
Moi par moment je voudrais être un message chargé de média. Mais pour l'instant je n'y suis pas. (Abbott me tente beaucoup! Wei Wei est très intéressant à lire mais je ne sais pas ce qu'il fait donc je vais suivre vos recommandations Versus.
Cette phrase renvoie étrangement à la théorie de Marshall Mac Luhan "le medium est le message", selon laquelle le vecteur est plus important que le contenu. Difficile de développer ici, mais internet est en train de nous montrer que cette idée apparemment folle, transforme, à tout le moins, l'idée que l'on se faisait jusqu'à présent de ce qu'est un émetteur et un récepteur. "La galaxie Gutenberg" reste à mes yeux un ouvrage de référence.
Cela me démangeait de nommer Mac Luhan, vous l' avez fait, tant mieux Phil Dos! J'ajouterai un autre conseil de lecture, le livre passionnant et très complet d'une récente intervenaute sur ce message. Je veux parler du Arts et nouvelles technologies de Florence de Mèredieu, paru chez Larousse en 2003 et réédité en 2011. Incontournable pour qui s'intéresse à l' art internet et aux nouvelles technologies!
Je recopie ici avec plaisir un commentaire de Frederique Elkamili : " Je ne parviens pas à poster sur votre blog. Mystère ! Voici ce que je voulais exprimer : Peut-être, cette fois-ci, votre medium ne va-t-il pas me jeter ! Alors j'essaie : les expos photos du Jeu de Paume (dernière vue en date Diane Arbus) sont tjs des "curiosités". Qu'il mette en parallèle ou en complémentarité Weiwei et Abbott, c'est instructif, décalé. M. Weiwei mérite notre estime, je crois, Mme Abbott nos hommages permanents. Quant à votre question, elle m'évoque les "passeurs", à la rame ou au méga-octets." http://frederiquelkamili.wordpress.com/
Autre lien, celui de la revue MEDIUM n°8, dirigée par Régis Debray consacrée principalement aux médias et tout particulièrement l' article de Mme.Catherine Bertho-Lavenir sur Marshall Mc. Luan, pages 137 et suivantes. Son blog, http://cbertholavenir-informations.blogspot.com/
8 marzo...quanta strada è stata fatta in questi ultimi decenni nella direzione della emancipazione e liberazione della donna, ma ne rimane ancora tanta da fare, che 8 marzo sia festa della donna tutto l'anno!!...ciao
je suis un corps chargé de désirs, un esprit chargé de pensées contradictoires, un cœur chargé de désillusions et d'espoir... je suis comme je suis ...est-ce que c'est ça être un média chargé d'un message ?
Oui,je le crois. Et nous ne sommes pas une pile rechargeable! Mais que de neurones sommes-nous capable de faire intéréagir,c'est fou! Avec le soleil du boulevard, juste avant le café k.role. Belle journée à vous.
D'abord, je ne suis pas un "média"…
RépondreSupprimerensuite, non je n'ai pas de message à délivrer, même pas dans une bouteille, même pas si c'est une bouteille d'un bon bordeaux…
Il me semble au contraire, cher TG, que vous êtes un excellent médium! Et à double ou triple détentes.Vous, votre blog et ses liens et ensuite votre peinture. Quelle richesse!
SupprimerJe suis d'accord avec TG
RépondreSupprimerA croire l'artiste chinois, nous serions des ânes, chargés d'ânées-messages sans savoir combien d'années il faudra pour trouver un destinataire vraiment réceptif :-)
C' est pas mal d' être, pour chacun d' entre nous une étoile!Je ne crois pas qu'il nous prenne pour des ânes..
SupprimerComme une étoile, on aperçoit ( les autres, le/les spectateurs volontaires ou involontaires) plus ou moins nos brillances, nos éclats.
Un peu à l' image de sa pratique il me semble.
Qu' en pensez-vous?
Ouh, là !
RépondreSupprimerce mot "message" est ambigu...
je préfère "témoignage".
de là à parler d'art, ça devient encore plus compliqué...
Alors je lis l'échange entre Lunettes rouges et Florence de Mèredieu pour réfléchir... Je ne sais pas que penser de ce titre, de ces photographies, de cet homme dans l'actualité complexe de son pays.
Je crois que j'irai au Jeu de Paume mais pour B. Abott...
Bonjour,
SupprimerCe doit être tout à fait épuisant d'être un "média chargé d'un message".
Mais n'oublions pas - en arrière-plan - la Chine et SURTOUT : les Chinois.
Saluons, en tout cas, le Jeu de Paume qui réunit deux "photographes" si différent(e)s : Bérénice Abbott (superbe), AI Weiwei (corrosif).
Allez voir les deux expositions Christiane!..
SupprimerJ'ai eu la chance et le très vif plaisir d' avoir des photos vintage de Bérénice Abbott entre les mains. Je confirme leur superbe qualité!
Je crois que le mot message doit garder sa force polysémique du volontaire et involontaire exprimés, ce qui se dit et qui échappe à la personne qui le profère.
Il me semble que le témoignage reste au strict horizon de la personne qui l' exprime.
La photo témoignage de Weiwei peut être fondamentalement transformée, réinterprétée techniquement et symboliquement durant ses voyages dans l' internet.
Par sa pratique, Al Weiwei ne nous aide t-il pas à réfléchir, non pas en historien mais en citoyen-artiste, sur l' œuvre d'art totale dans le contexte des accélérations de la mondialisation contemporaine?
A la question du quotidien Libération :
" Les questions sociales vous émeuvent beaucoup..."
Al Weiwei répond:
" Oui, mais les problèmes sociaux ne peuvent être exprimés qu'au travers du prisme de l' individu, de son éthique, de son point de vue. La société en soi n'est pas "problématique". Ce n'est que lorsqu'on l'analyse avec ses propres critères éthiques que les aspérités apparaissent.L'intellectuel et l'artiste que je suis ont à cet égard, un rôle essentiel de révélateur social à jouer. Tel ouvrier travaille pour 3 yuans:qu'importe, puisqu'il est d'accord. Telle autre personne gagne cent, mille fois plus, qu'importe, puisqu'elle trouve ça normal...Cet écart de revenu devient un problème seulement si je l'identifie comme tel, en portant un jugement moral sur cette situation. Je m'inspire de ma propre capacité à porter un regard sur ces choses. Je ne suis plus vraiment moi, mais un média chargé d' un message."
J'ai supprimé le message précédent puis que je reviens du Jeu de Paume. Oui, Jean-Marie, il fallait voir les deux !
SupprimerLes photographies de Bérénice Abbott : Un vrai émerveillement! Partie, toute seule pour New-York au début des années 30, sans argent, sans mécène et prendre son temps, alors que la crise gronde, de marcher, de chercher l'angle, la lumière, pour appuyer sur le déclencheur. Son portrait de la ville comme ses visages sont parfaits. Ses "essais" collés dans des albums, sans succès auprès des musées, des institutions. Il en faudra des années pour qu'elle soit reconnue...
Immense altruisme aussi pour mettre le fonds Atget en valeur. Enfin, je suis restée longtemps dans cette beauté. Y compris les pierres des chantiers, les visages fatigués, la campagne rude.
Au-dessus c'était Ai Weiwei. Il veut être entendu, cet homme, dont on affiche les messages inscrits sur son blog. Des séries de photos comme des cornes de brume pour que l'on sache, pour qu'on s'inquiète. Là ce n'est plus la beauté qui guide mais le "message". Choc de cette série où il casse une urne de la dynastie des Han, choc des mille et un visages, des démolitions entreprises au nom du progrès et qu'il photographie inlassablement, la série des Study avec ce geste... irrévérencieux qui indique son mépris pour les autorités chinoises. Donc une lutte pour l'autonomie, la liberté d'expression et de circulation (il est toujours interdit de sortie du territoire).
Deux témoignages très forts. Mais Bérénice Abbott : quelle beauté... et quel témoignage fort, aussi.
Merci Florence de Mèredieu de votre sympathique visite!
RépondreSupprimerVous trouverez des objections à opposer à l' argument uniquement éthique de Weiwei, mais à notre époque d'un art sans œuvres, ne s' agit-il pas d'une sagesse esthétique, d' une sagesse (subversive) conçue comme un art.Voyez Montaigne et son, " Mon métier et mon art, c' est vivre".
Je pense ici aux analyses de Serge Gruzinski, L' art total, l' art métis et les prémices de la mondialisation" in L' œuvre d' art totale, art et artistes, Gallimard/Musée du Louvre, 2003.
A bientôt!
Moi par moment je voudrais être un message chargé de média. Mais pour l'instant je n'y suis pas. (Abbott me tente beaucoup! Wei Wei est très intéressant à lire mais je ne sais pas ce qu'il fait donc je vais suivre vos recommandations Versus.
RépondreSupprimerAllez-y, vous ne risquez rien...
SupprimerCette phrase renvoie étrangement à la théorie de Marshall Mac Luhan "le medium est le message", selon laquelle le vecteur est plus important que le contenu. Difficile de développer ici, mais internet est en train de nous montrer que cette idée apparemment folle, transforme, à tout le moins, l'idée que l'on se faisait jusqu'à présent de ce qu'est un émetteur et un récepteur. "La galaxie Gutenberg" reste à mes yeux un ouvrage de référence.
RépondreSupprimerCela me démangeait de nommer Mac Luhan, vous l' avez fait, tant mieux Phil Dos!
SupprimerJ'ajouterai un autre conseil de lecture, le livre passionnant et très complet d'une récente intervenaute sur ce message. Je veux parler du Arts et nouvelles technologies de Florence de Mèredieu, paru chez Larousse en 2003 et réédité en 2011.
Incontournable pour qui s'intéresse à l' art internet et aux nouvelles technologies!
Je recopie ici avec plaisir un commentaire de Frederique Elkamili :
RépondreSupprimer" Je ne parviens pas à poster sur votre blog.
Mystère !
Voici ce que je voulais exprimer :
Peut-être, cette fois-ci, votre medium ne va-t-il pas me jeter ! Alors j'essaie : les expos photos du Jeu de Paume (dernière vue en date Diane Arbus) sont tjs des "curiosités". Qu'il mette en parallèle ou en complémentarité Weiwei et Abbott, c'est instructif, décalé. M. Weiwei mérite notre estime, je crois, Mme Abbott nos hommages permanents. Quant à votre question, elle m'évoque les "passeurs", à la rame ou au méga-octets."
http://frederiquelkamili.wordpress.com/
Un billet à propos de Marshall Mac Luhan à L'atelier d'un polygraphe, à lire!
RépondreSupprimerhttp://polygraphe.canalblog.com/
Merci Versus, je garde précieusement le lien vers le polygraphe dont la lecture décuple et ravit mon appétit.
RépondreSupprimerAutre lien, celui de la revue MEDIUM n°8, dirigée par Régis Debray consacrée principalement aux médias et tout particulièrement l' article de Mme.Catherine Bertho-Lavenir sur Marshall Mc. Luan, pages 137 et suivantes.
SupprimerSon blog,
http://cbertholavenir-informations.blogspot.com/
je pense que dans toute information il y a "média chargé d'un message" mais l'important est peut-être d'observer la réponse...
RépondreSupprimer...Et comment la réponse est induite de conditions matérielles et de comportements sociaux!
SupprimerEntre-temps : http://www.connaissancedesarts.com/marche_art/actus/breves/une-oeuvre-d-ai-weiwei-acquise-par-la-tate-modern-de-londres-94409.php
RépondreSupprimerC' est une bonne chose après les fortes amendes qui lui ont été infligées!
Supprimer8 marzo...quanta strada è stata fatta in questi ultimi decenni nella direzione della emancipazione e liberazione della donna, ma ne rimane ancora tanta da fare, che 8 marzo sia festa della donna tutto l'anno!!...ciao
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec vous Giancarlo.
SupprimerCe devrait être tous les jours leur journée!
Libres et légères.
je suis un corps chargé de désirs, un esprit chargé de pensées contradictoires, un cœur chargé de désillusions et d'espoir... je suis comme je suis ...est-ce que c'est ça être un média chargé d'un message ?
RépondreSupprimer:)
Oui,je le crois.
SupprimerEt nous ne sommes pas une pile rechargeable!
Mais que de neurones sommes-nous capable de faire intéréagir,c'est fou!
Avec le soleil du boulevard, juste avant le café k.role.
Belle journée à vous.