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mardi 23 novembre 2010
L'homme-noeud
Le progrès laisse dans son sillage des sagesses perdues qui se referment sur nous comme un piège temporaire.Nous avons tendance à voir le processus de nouer et dénouer comme un accessoire nécessaire à l'action de penser: il est plus difficile de voir que la pensée elle-même est le piège.La sagesse est une stupidité.Le peintre et écrivain "métaphysique" Giorgio de Chirico(1888-1978) donne les spécialistes en exemple dans son livre Hebdomeros:"Dans tous ces faiseurs d'embarras de l'art et de la littérature, hommes au regard soupçonneux, dont la bouche n'a jamais ri avec franchise, Hebdomeros sentait quelque chose de lié :il sentait qu'un noeud les empêchait de mouvoir librement les bras et les jambes, de courir, de grimper, de sauter, de nager et de plonger, de raconter quelque chose avec esprit, d'écrire et de peindre, en un mot de comprendre.Et souvent, chez beaucoup de gens, même parmi ceux qui jouissaient dans la foule de leur semblables d'une réputation d'intelligence, il voyait le noeud et l'impossibilité de le comprendre;c'est pourquoi le noeud était pour Hebdomeros un signe infiniment plus profond et inquiétant que le signe ithyphallique ou celui de l'ancre et de la hache à double tranchant. Les hommes-noeuds,comme il les appelait, étaient pour Hebdomeros le symbole vivant et déambulant de la bêtise humaine."
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L'homo sapiens est-il trop sage pour ne pas savoir défaire son sac?
RépondreSupprimerJe n'ai pas la réponse...il faut demander à la chaise,au pendu,à l'alouette,à la cravate...à l'évadé(mon préféré)*_*
Hélas ce serait rassurant s' il existait des humains noués face aux artistes déliés, j' ai bien peur d' avoir moi même pas mal d' entraves!
RépondreSupprimerEn tout cas la citation est belle et encourage à rester ou devenir des artistes vivants.
Belle expression que celle de " défaire son sac " Gwendoline !
RépondreSupprimerRestons " déliés " pour le week-end et pour toujours orfeenix !
Votre passage entre deux flocons de neige, je vous en remercie.