visage peint sur griffonnage, J.M. Staive |
Certaines personnes ne peuvent pas rester devant une feuille blanche sans inscrire quelque chose dessus. Quelquefois, les griffonnages interviennent à des moments précis : lorsqu'on est au téléphone en train d'écouter les bavardages de quelqu'un et qu'il serait impoli d'interrompre la conversation. Aussi innocent qu'il paraisse, le griffonnage est une forme de réponse au côté envahissant de la parole de l'autre, une façon de transcrire non pas ses mots, mais son intrusion. Les artistes ont souvent le sentiment de devoir créer quelque chose à un moment précis, de même que les écrivains peuvent ressentir une urgence extrêmement forte à écrire quelque chose, même s'ils n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils vont écrire. De tels phénomènes transitoires consistant à vouloir avec passion réaliser une inscription sont en effet tout à fait communs au moment de l'adolescence de la plupart des gens.
Dans de tels cas, il existe une contrainte à inscrire une certaine sorte de trace, ce qui suggère que ces moments où nous avons le sentiment d' être débordés, il ne s'agit pas seulement de donner un sens à cela, de trouver une signification, mais juste de réaliser une inscription. Il est évident que les humains réagissent aux circonstances douloureuses en essayant d'en faire un récit, mais cette notion d'inscription est bien plus archaïque. Il s'agit moins de construire une histoire que de créer une marque. Quelque chose peut être fixé ou arrêté par le le fait de créer des marques, comme on le voit par dans le sentiment de soulagement que ceux qui pratiquent l'automutilation ressentent quelquefois après s'être fait une entaille sur la surface du corps. Dans de tels cas, une étape positive est franchie s' il devient possible, peut-être dans le cadre d'une thérapie, de réaliser des traces sur du papier ou sur une toile plutôt que sur la chair même.
D. Leader, Ce que l' art nous empêche de voir, Petite bibliothèque Payot éditeur.
Dans de tels cas, il existe une contrainte à inscrire une certaine sorte de trace, ce qui suggère que ces moments où nous avons le sentiment d' être débordés, il ne s'agit pas seulement de donner un sens à cela, de trouver une signification, mais juste de réaliser une inscription. Il est évident que les humains réagissent aux circonstances douloureuses en essayant d'en faire un récit, mais cette notion d'inscription est bien plus archaïque. Il s'agit moins de construire une histoire que de créer une marque. Quelque chose peut être fixé ou arrêté par le le fait de créer des marques, comme on le voit par dans le sentiment de soulagement que ceux qui pratiquent l'automutilation ressentent quelquefois après s'être fait une entaille sur la surface du corps. Dans de tels cas, une étape positive est franchie s' il devient possible, peut-être dans le cadre d'une thérapie, de réaliser des traces sur du papier ou sur une toile plutôt que sur la chair même.
D. Leader, Ce que l' art nous empêche de voir, Petite bibliothèque Payot éditeur.
Une référence en ce qui concerne le griffonnage. |
J'aime assez l'idée de résistance à "l'intrusion"... ou d'évasion sans doute.
RépondreSupprimerMerci pour ces nouvelles pistes de réflexion ! pour moi qui suis, parfois, atteint de griboullardise !
Le gribouillis, effectivement Ötli, on s' en débrouille!
RépondreSupprimerJ' aime aussi le côté jaseur de la graphie sans laisse et sans collier.Tout en sachant que nos habitudes corporelles et mentales mènent le bal !
En posant ce texte, je n' avait pas pensé au graffiti, aux tags, aux tatouages, autres " marques ". Il s' agit alors d' affirmation vis-à-vis de l' autre, d' une intrusion inversée.
Merci du passage !
Cela crève les yeux : puissance de ce visage charnu de matières, donnant aussi matière à dire et à voir, et qui a manière éloquente à crever le papier.
RépondreSupprimer« Ce qu'on entend
sans trêve
parler au fond
de soi muet
crève soudain
la terre du
papier »
Sylvia Baron Supervielle
Je passe te dire bonjour et dsl de ne pas être souvent sur ton blog
RépondreSupprimerMerci pour l' analyse Isabelle Dalbe, J.M.Staive griffonne encore...
RépondreSupprimerEt la qualité du texte de Baron Supervielle laisse sa trace efficace en écho au sujet proposé.
Bonne journée !
Chacun fait ce qu' il veut et ce qu' il peut France !
RépondreSupprimerMoi-même je sors d' une grippe et de voyages professionnels et dois me rattraper à visiter des blogs que j' apprécie. Je suis en retard !
By.
donc outil indispensable un téléphone sinon...
RépondreSupprimerLes adultes griffonnent, en réunion aussi ; une manière de passer le temps, d'imprimer son agacement, canaliser son énervement, se mettre en marge des "communicants" ? Les enfants gribouillent (quand ils ont des crayons), transforment les continents en rivières ; dans la poussière ils tracent, creusent, ajoutent le caillou, la feuille, crachent, écrivent sans savoir. L'auto-mutilation, la scarification, je n'avais pas réfléchi jusqu'à vous lire. Et ce qui semble "machinal" reflète toute l'intériorité d'un trait qui descend profond.
RépondreSupprimer"esthétique des gestes machinaux"...dans machinaux, il y a machine! je me demande si j'ai des gestes machinaux?...en téléphonant c'est certain! quant à l'esthétisme!! les "calligraphies" enrichissent les toiles et questionnent.
RépondreSupprimerAh bon? Vous appelez ça un griffonnage? les miens n' ont pas la même" gueule", dans le domaine du gribouillage , comme partout, il y a les artistes et les autres, les barbares, dont je suis! J' espère que vous téléphonez souvent:-)
RépondreSupprimerBon, voilà que je répondais à Bourdon sur l' usage du téléphone et du stylo bille chez Dubuffet avec un texte béton de Renato Barili sur la période de l' Hourloupe...mais les fatidiques 4600 et quelques signes ont affiché la bande rouge du trop de signe! Je vais couper le texte qui est parti dans la nature !
RépondreSupprimerOui Frederique, le machinal de notre " intériorité " c' est peut-être aussi les dessins des " fous " qui font ce que vous décrivez à l' âge adulte!
RépondreSupprimerOn est d' accord Gwendoline, la calligraphie est un acte de suprême maîtrise ( mais Christian Dotremont en a fait quelque chose de très personnel), très différent du tracé sauvage. Mais ce tracé n' est-il pas lui-même la logique de l' histoire de notre corps et de notre esprit ?
RépondreSupprimerVoyez l' analyse des dessins d' enfant par exemple.
Merci de la visite !
Hélas orfeenix, je téléphone de moins en moins souvent (vingt huit ans d' obligation professionnelle, c' est beaucoup !), j' écrivais beaucoup...et maintenant je " net " beaucoup !
RépondreSupprimerTout le monde griffonne ou presque...Des millions d' œuvres d' un art populaire dont la valeur reste insoupçonnée finissent chaque jour au fond des corbeilles, au coin des marges, ou, sur les pupitres, s' effacent sous les coudes des écoliers.
Sans destinataire, non prémédités, les griffonnages sont commis malgré soi et aussitôt oubliés. Tenus pour " machinaux " ou inconscients, on croit généralement qu' ils n' ont qu' un intérêt psychanalytique. A tort.
Contrairement au graffiti, le griffonnage n' a pas encore été étudié.( Jusqu' au livre de Roger Lenglet ).
C' est pourtant une activité précieuse, esthétique, où ne s' abritent pas simplement des pensées ordinaires mais où l' ordinaire est pensé, ressaisi dans une contemplation et une méditation de tous les instants.
( Voir le travail de Lenglet, très précisément ).
Donc continuez à griffonner orfeenix et d' écrire vos poèmes ( j' ai lu votre blog... ), et d' y prendre plaisir. Le net n' est pas une académie !
Bien à vous.
Du téléphone et du stylo bille, (1 ).
RépondreSupprimerLes sauts en avant exigent souvent une petite collaboration du hasard pour être achevés. Ceci s'applique aussi bien au domaine de l'art qu'à celui de la recherche scientifique. La solution d'un problème est ardemment poursuivie, désirée, préparée par l'activité fébrile du chercheur, et pourtant il n'y arrive pas par le seul effort de la logique : il l'aborde certainement, la cerne de nombreuses solutions à peu près équivalentes, mais il sent qu'il n'a pas encore réussi, qu'il perd son temps dans un ennuyeux vestibule qui l'empêche d'entrer dans la terre promise. Dubuffet lui-même a dit comment s'est produite pour lui cette providentielle intervention du hasard. Quand nous sommes au téléphone, nous avons l'habitude de gribouiller des dessins insipides sur le bloc-notes, en utilisant un instrument d'emploi facile. Et de nos jours, cet instrument est évidemment le stylo à bille. Dubuffet lui, en de telles occasions, dessine machinalement ce motif cellulaire qui l'obsède depuis quelque temps ; mais, étant donné le caractère occasionnel de cet exercice, la cellule ne peut prospérer au-delà d'un unique individu ; l'artiste n'a certes pas le temps de la coordonner en un continuum et de faire allusion aux mystères biologiques. La cellule, en réalité, n'est plus cellule, elle est pure invention graphique, scintillant jeu linéaire, totalement disponible ; ses significations éventuelles, elle ne les a plus derrière elle, mais devant. Il lui appartient, si elle le veut, de s'engager dans un processus de signification, ou bien de s'arrêter à cet état de pure invention. Ceci est autorisé par le chromatisme essentiel qui est propre au stylo-bille. Les couleurs standard qui lui appartiennent sont généralement au nombre de deux, le rouge et le bleu : couleurs, toutes les deux, typiquement artificielles et anonymes, parfaitement syntonisées avec la civilisation technologique, avec le domaine de la production artificielle, et par conséquent de l'antinature. Pendant longtemps, les tenants du « système des beaux-arts », les amoureux de la calligraphie, de l'écriture comme reflet de la personnalité se sont opposés au développement de l'usage du stylo-bille : au début, on considérait qu'il n'était pas respectueux de s'en servir pour écrire à des personnes importantes ou de l'employer dans les examens de concours, dans les actes officiels. C'était l'un des nombreux signes du refus hypocrite, faussement humaniste, que notre société oppose aux procédés industriels sur lesquels pourtant elle repose.( Renato Barili, Cahier de l' Herne, 1973).
" Du téléphone et du stylo bille " ( 2 et fin ).
RépondreSupprimerDubuffet s'est toujours comporté en ennemi du « système des beaux arts ». On se souvient, à ce sujet, des propos hérétiques qu'il a prononcés dans le Prospectus aux amateurs de tout genre. Ce défi, au cours du cycle naturel, se manifestait par la proscription des moyens précieux et culturels sanctionnés par une longue tradition (le pinceau, le tube de peinture à l'huile, la couleur finement moulue), en faveur de moyens naturels ou primaires, violemment non-humains, ou, mieux, non-humanistes (les hautes-pâtes, le goudron, les empreintes, etc.). A présent au contraire, il conçoit une manière beaucoup plus subtile de contester les « beaux-arts », en passant de l'autre côté de la barricade.
L'art est l'art, c'est-à-dire technique, et l'on doit donc l'exercer à l'aide de moyens techniques. Mais alors, délivrons-nous de l'hypocrisie de congeler les moyens techniques dans un répertoire fixe, répondant à ce qui n'est qu'une étape transitoire de leur développement ; suivons-les dans leur évolution, acceptons-les lorsque, comme aujourd'hui, ils s'appuient sur une technicité bien plus vaste et puissante que la technicité « historique », même si elle est par compensation plus anonyme et standardisée.
Accueillons donc le stylo-bille à la place de la précieuse plume pour dessins à l'encre de Chine ; les couleurs vinyliques à la place des sensibles couleurs à l'huile ; les résines synthétiques à la place de l'argile et du bronze. Le cycle « second » de Dubuffet, nous pouvons bien le comprendre, se trouvera largement marqué par l'emploi des moyens technologiques, en plein accord avec ses intentions profondes.
Renato Barilli, Cahier de l' Herne, Dubuffet, 1973.
¡Gracias por seguirme! :)
RépondreSupprimerMi blog está abierto a la participación, atrévete a compartir alguno de tus sueños enviándolo a mentedeseda@gmail.com
Un beso*
Dubuffet n'était pas commode…
RépondreSupprimer(vous pourrez appréciez un fois de plus par ce commentaire, ma précieuse et essentielle participation aux débats…)
Amitiés
PS (non content d'être indispensable et pertinent, j'ai de surcroît mis ce commentaire dans votre message précédent… rien ne va plus Versus… les jeux sont fait, l'affaire est dans le sac! que l'on fasse de moi ce que vous voulez…)
Mais TG, en ouvrant ma boîte ce matin, j' ai fait comme vous, je vous ai répondu sur le message précédent. Comme cela on joue à saute mouton avec le cul sur la commode et les deux pieds dans le même sabot !
RépondreSupprimer( Dubuffet coriace intransigeant, mais fervent dans ses amitiés).
Très bonne journée à vous !
@Carla,
RépondreSupprimerVotre blog qui raconte des rêves est une belle machine d' écriture !
Il renouvelle une manière inventée ( de façon systématique, car avant eux , d' autres s' y étaient collé ) par les surréalistes.
Et cela a beaucoup de punch !
Bonne journée !
Parfois simple automatisme des doigts, comme celui de se mettre les doigts dans le nez en attendant le feu rouge ou de lisser les cheveux ou de grincer des dents. Sans doute pas sans raison. Peut-être simplement une manière d’expulser une impatience passive en activant les mains, mais devant la feuille aussi l’expression de la créativité en opposition avec le monde alentour ! Je n’aurai personnellement pas fait le lien avec l’automutilation qui ajoute une dimension de souffrance …
RépondreSupprimerNB : je ne me relis pas ...sous peine de tentation de griffonner à mon tour ...
Eh oui Saravati,dans son essai sur l' esthétique des gestes machinaux, R. Lenglet vous rejoint dans la description de gestes et pratiques intimes.
RépondreSupprimerLes doigts, effectivement, sont aussi des oreilles quand ils tapotent doucement des rythmes que l' ouïe ne saurait discerner...Ils s' inventent des jeux de sensations tactiles où reconnaissance formelle et répétition tiennent une grande place.
Regardez le pelage des fruits et leur rituel, pêche, banane ou orange !
L' émiettement trouve avec le pain sa matière privilégiée ; la mie incite en outre au modelage...
Bonne remarque en tout cas !
A bientôt.
je cherchais le griffonnage, il est habilement caché sous la peinture, c'est son interprétation qu'il nous livre, pas son évasion, qui lui appartient! en voyant cette peinture je me réconcilie avec le téléphone!
RépondreSupprimerVous savez matamarie que le téléphone cellulaire est devenu un appendice caudal de reconnaissance et de branchement tout ouïe et tout regard.
RépondreSupprimerDifficile d' écrire par conséquent !
Les murs deviennent un nouveau support, un nouveau " marqueur ".
Merci de votre visite !
Peinture simple, devenue compliquee - et tres belle richesse de couleurs!
RépondreSupprimerC' est vrai Deborah que d' une simple tache ou d' un tracé impulsif on peut développer un visage ou un paysage.
RépondreSupprimerJ'ajoute que si Dubuffet n'était pas commode
RépondreSupprimerce n'est pas parce qu'il n'avait pas fait l'école Boulle
qu'il faut le prendre pour une bille
Faut pas chipoter TG ! Vous me prenez bille en tête ce matin et cela parce que vous savez que je touche un peu ma bille en Dubuffeterie ?
RépondreSupprimerCela me fait rouler des billes votre histoire de boule.
Croyez bien que je ne veux pas placer mes billes à tout prix dans cette histoire d' appréciation roulante et ainsi me faire bouler !
Allez, je reprends mes billes explicatives et laisse de côté le stylo ( ...)
Personne et moi le premier, ne veut passer pour une bille !
Très bonne journée !
Difficile de griffonner avec un clavier comme de chiffonner d’ailleurs son brouillon avant de le jeter à la corbeille.
RépondreSupprimerÇa vous griffonne dans la tête ?
Vous m' en direz tant du chiffonnage Bleu !
RépondreSupprimerNous connaissons ces artistes qui froissent, plient et chiffonnent leur papier avant de les attaquer avec des instruments aiguisés.
De même ces artistes qui scarifient le bois ou le liège avec des instruments presque de torture. Je pense ici à Vicens Gironella qui se fabriquait des lames aiguisées comme des rasoirs à partir de bouts de lames de scie égoïne et qui ainsi tailladait le liège avec la précision d' un chirurgien.
( Voir le chapitre de R. Lenglet sur " les couteaux qui tailladent ").
Il faut avoir en mémoire les tables de bois entaillées de nos écoles !
c'est vrai ça...pour ma part je gribouille toujours des fleurs
RépondreSupprimerEt regardez ***Isabelle***, ces " fourchettes qui chipotent " comme est intitulé un chapitre de R. Lenglet ( j' ai relu ce livre avec un très vif plaisir, croyez-moi ! ).
RépondreSupprimerje cite :
" Chipotage et griffonnage sont proches cousins. Ces deux activités esthétiques développent une résistance dans une consommation trop dirigée ; elles s' affirment comme deux formes de production irrationnelle dévoyant sournoisement une même exigence fonctionnelle, marquant un refus d' avaler sans faire d' histoires et opposant des nausées concurrentes, des rêveries incongrues, une geste folle au rendement des actes de nutrition, d' écoute ou de prise de notes.
Chipoter, chioter, chiter, chter...Griffonner, griffe au nez, griffon né, griffer, grffnn !
Deux activités tenues pour négligeables, dont le produit ne subsiste que sous la forme d' un reste, l' un au bord de l' assiette pour les plus polis ( ou sous une feuille de salade pour les plus discrets ), l' autre aux bords de la page pour les plus disciplinés..."
( page 267 )
...Et ces mondes créés avec la fourchette dans la purée avec le jus et l' importance de son placement !
Et si vous nous parliez Versus, des écrits et autres griffonnages des artistes dits " bruts " , les rejetés de la belle écriture et qui ont constitué un véritable monde à eux ?
RépondreSupprimerCe trajet aussi qui va du moi au monde et aux mots ?
Bonne questions Chantal !
RépondreSupprimerSi je n' ai pas évoqué le monde de l' art brut, c' est qu' il nous faudrait plusieurs messages pour l' aborder un tant soit peu sérieusement.
Par contre je renvoie volontiers et avec insistance au travail incontournable de Michel Thévoz dans ce domaine précis.
De Michel Thévoz, son insispensable Ecrits bruts, Puf/Perspectives Critiques.
-Art, folie, graffiti, LSD, etc, Editions de l' Aire, col. Métamorphose.
-Détournement d' écriture, Editions de Minuit,1989.
Et cerise sur le gâteau si je peux m' exprimer de la sorte, toutes les recherches et études opérées à propos de Louis Soutter, le peintre au doigt de rose ! ( mais pas du tout à l' eau de rose...)
Aux éditions l' âge d' homme en deux volumes, le catalogue raisonné des œuvres de Soutter, à lire impérativement !
Enfin, une source qui rejoint et illustre exactement nos propos sur le griffonnage.
Les illustrations, les griffonnages magnifiques de Louis Soutter du Voyage au pays des sculpteurs romans, édité en fac-similé par les éditions L.E.P. avec une préface de Michel Thévoz.
( Je possède dans ma bibliothèque tous ces livres et la préface du dernier livre cité de Michel Thévoz serait intéressante à publier...)
Bonne lecture aux curieux !
Parfois, je me demande ce qui nous pousse à intellectualiser toutes nos actions. Ce griffonage est si puissant, il se suffirait à lui-même.
RépondreSupprimerJ'aime, dans l'art, la part laissée à l'appréciation/l'appropriation du regard.
Ressentir, émotionellement ... uniquement ...
Je repasserai plus longuement. Je découvre votre univers. J'aime, j'aime. :)
Merci pour l'ajout.
Bonne soirée!
Lise
Le griffonnage une manière de se poser dans des arabesques de couleurs ou de noirceur ....
RépondreSupprimerLa peinture que vous avez mis ressemble à un cri et il m'interpelle ...
Dans mon travail , le dessin des enfants est une porte pour analyser leurs angoisses , leurs vécus et chaque atelier de médiation que j'anime se termine toujours par un dessin ... C'est une source de réflexion sur ce qui se passe dans leur vie ( quand on sait que bon nombre d'enfants sont maltraités )
Bref tout ça pour dire que j'ai toujours un bloc notes sur moi et que je griffonne souvent :)
Douce journée ...
Thanks for your visit.
RépondreSupprimerUnfortunately I don't know french. I would like to read your text.
I will learn french.
Bonjour et bienvenue lise !
RépondreSupprimerL' acte de griffonnage est toujours dans l' instant, sans préméditation aucune. Mais certains aiment rajouter, saturer, " exhauster "...
Pour ce qui concerne la notion du " ressentir ", je crois qu' il est constitué par notre vécu, notre expérience et nos connaissances.
Cela dit nous pourrions développer cette notion de philosophie esthétique de l' émotion à savoir:
- Emotion et contenu artistique,
- De la conception émotiviste de l' art,
- Emotion et connaissance...
Voir Le Grand Dictionnaire de la Philosophie, Larousse ( CNRS éditions ).
Merci de votre passage!
OUI j'ai besoin de me calmer donc je vais faire des dessins oui oui
RépondreSupprimerVotre étonnement actif et productif ne m' étonne pas de vous Marie !
RépondreSupprimerEt vous comprendrez que le griffonnage chez l' enfant demande un ou des messages spécifiques.
Simplement indiquer ici de Florence de Mèredieu, Le dessin d' enfant édition Blusson.
Personnellement je recommande ce livre car élaboré par une universitaire en esthétique très pointue sur l' art contemporain. Elle contextualise très précisément l' expression graphique de l' enfant par rapport à l' art .
En voici la présentation par l' auteur elle-même:
"
« Il se produit encore des commencements primitifs dans l'art, tels qu'on en trouverait plutôt dans les collections ethnographiques ou simplement dans la chambre d'enfants. » (Paul Klee)
« Si j'avais su que c'était si bête, j'aurais amené les enfants... » (Réflexion d'un spectateur, lors de la représentation de Parade par Les Ballets Russes en 1917)
Les relations entre les avant-gardes contemporaines et le dessin d'enfant ont permis une lecture renouvelée d'un mode d'expression graphique que l'on tend cependant encore aujourd'hui à considérer comme mineur : toutes ces expressions enfantines, si riches et complexes. Drôles et sérieuses. Parfois académiques mais le plus souvent enclines aux chemins de traverse...
La création enfantine est prise en étau entre deux attitudes contradictoires :
- l'intérêt désormais porté à l'enfance, indéniable, mais qui conduit souvent à une surprotection ou une mise en épingle de la moindre des productions de nos bambins.
- le sentiment qu'il s'agit non d'une forme d'expression artistique, mais de simples linéaments.
La langue plastique enfantine reste donc encore à découvrir. Et à défendre."
Un autre aspect qui pourrait faire l' objet de messages, griffonnage et " folie ".
Je pense ici au livre passionnant de Jean Revol, Art de débiles Débiles de l' art ? Edition La Différence.
Et là Marie, on compte sur votre expérience et vos lumières !
Très bonne journée.
@Debora Mota, you can use google translator upper !
RépondreSupprimerI know that it is a very basic translation, but you can consider it as a friendly conversation between benevolent persons.
I am very sorry for the purist !
Thank you for your passage.
Oui, je suis assez désolé de la traduction google, surtout pour les textes assez techniques et poétiques. Je les accepte comme une conversation où la sympathie de la rencontre prime sur la précision et la compréhension. En espérant que la première compense un peu les manques de la seconde !
@ France (décidément je n' arrive pas à mettre des fleurettes autour de votre prénom ! ).
RépondreSupprimerGriffonnez tout à loisir...et chipotez quelques miettes pour les oiseaux !
Bàv.
Bonjour Versus! J'ai l'impression que c'est notre âme qui s'élève lorsque nous laissons parler les gestes. Ces émotions que nous ressentons sont notre vérité.
RépondreSupprimerCela me fait penser à Kandinski qui parlait de spiritualité dans l'art : "Cette résonance spirituelle, cette nécessité intérieure, sont le principe de base de tout travail créateur. Le peintre doit rechercher avant tout l'entrée en contact efficace avec l'âme humaine, seule garantie de profondeur cosmique de l'art. "
Chère Lise,
RépondreSupprimerKandinsky, comme Paul Klee ont eu l' avantage d' être des praticiens et des théoriciens de leur propre art.( le passage et la création de Bahaus, n' y est certes pas étranger ).
D' où l' intrication de l' expérience et de l' émotion.
La fameuse première aquarelle " abstraite " de Kandinsky a-t-elle été au départ un griffonnage ?
Quand à analyser la signification du terme " spirituel " chez Kandinsky je vous renvoie, si vous ne l' avez déjà lu, à Philippe Sers et son Kandinsky, philosophie de l' art abstrait : peinture, poésie, scénographie, Genève et Milan, Skira, 1995, réédition 2003.
Un autre ouvrage, celui là, de Georges Roque, paru en poche folio/essais et intitulé, Qu' est-ce que l' art abstrait ?, analyse les occurrences diverses du débat réalisme /abstraction et la relativité de ce couple face au " spirituel ".
Opus cité, Chapitre IV, Théories de l' abstraction en Allemagne, 1908-1912.
Vous m' avez fait à nouveau me plonger dans la bibliothèque...ce fut avec plaisir !
Bon après-midi.
Quelques ouvrages à ajouter à ma liste! Futurs plaisirs en vue ! :-)
RépondreSupprimerMerci pour ce partage de vos connaissances.
A tout bientôt!
Lise
Je pense que le dessin est vraiment la première forme d'expression, et ainsi de très authentique, et propre à chacun. Ils méritent notre attention.
RépondreSupprimergrand poste et optimale "visage peint sur griffonnage" !!
J'ai vraiment aimé ça!
une accolade
Merci de votre passage et de votre appréciation Denise .
RépondreSupprimerBonne et belle journée !
Je voudrais bien que le Trésor Public ressemble à la couverture de Roger Lenglet. Est-ce une pièce unique ? En êtes-vous l'heureux dépositaire?
RépondreSupprimerBonsoir Thaddée et heureux de vous voir sur ce blog!
RépondreSupprimerVous avez trouvé tout de suite le chemin et cela est positif pour la communication.
Ce n' est pas une pièce unique, mais un livre de 295 pages édité en 1992. Et il figure en bonne place dans ma bibliothèque, comme tout ce que je publie sur le net ( dessins, photos,gouaches, peintures, aquarelles, lettres ou manuscrits ainsi que les éditions de livres anciens ).
C' est un parti pris de vouloir montrer de l' original et de l' inédit, dans la mesure du possible bien sûr !
Mon blog, c' est cette volonté de montrer le mixte fécond des écritures et de la peinture, cette période de la trace qui détermine la fin du vingtième siècle et le début du vingt et unième.
Témoignage essentiel, lorsque l' on voit ces évènements gravissimes qui peuvent hélas, faire disparaître toute trace effective de l' humanité.
Grand merci de votre passage et à bientôt !
c'est réussi !
RépondreSupprimer