J.M. Staive, agrafage original. |
La ville se casse. Se morcelle. S' époussière. Il est largement passé minuit. Les lumières sont une eau blanche. Préserver des ombres est indispensable pour l' imagination. Dans tel recoin- un bel assassinat. Dans tel autre- des amours urgentes. Dans cet autre - encore une solitude. Les silhouettes prennent du caractère. Incalculable nombre qui dort. Dort. Dort. Aussi mort couché que debout. Absent. Tandis que la ville se dissèque elle-même. Ses viscères ébranlés. Ce qui a eu lieu ne lui ressemble plus. Les cartes se retournent. La partie est jouée. Le temps d' un destin est franchi.
Louis Calaferte, Les Fontaines silencieuses, L' arpenteur éditeur 2005.
Agrafage original de Jean Marie Staive |
le monde de la nuit est un monde bien différent...il n'est pas le mien...car les ombres ont quelques choses d'inquiétant, et d'oppressant...c'est une porte ouverte à toutes mes angoisses, mes peurs refoulées et mes doutes...
RépondreSupprimeret passé minuit, je préfère etre au pays des songes pour justement ne pas avoir à penser à ce qu'il se passe dans tous ces recoins d'ombre...
Comme je vous comprends ***Isabelle***... Mais souvent les songes nous amènent dans des contrées toutes aussi effrayantes!
RépondreSupprimerLe singe songe et le Francis Ponge, oui je sais elle est conue et facile mais il n'y avait qu'a la faire (te!)
RépondreSupprimerOk je sort!
Que colores tan buenos, visten mi pantalla!!
RépondreSupprimer.....
Même si votre message s' est égaré sur le mail...
Merci de votre visite Carmen !
Hou là là, T.G. quelle partie de sing song ( Nougaro ) et de ping Ponge que vous venez de nous faire là !
RépondreSupprimerLa nuit a du être longue pour vous je suppose ?
Et le réveil un peu désordonné !
Quel monstre nous avez-vous sorti de vos songes nocturnes sur la toile ? ;)
" les villes tentaculaires " n' ont pas fini d' inspirer les poètes, en effet, " c' est beau, une ville la nuit" et votre agrafage,( j' ignorais cette idée, comme le dessin sur cartes, j' en étais restée au photo montage)illustre la face lumineuse du rêve citadin, sous les pavés...
RépondreSupprimer« La Tension exotique du monde décroit », nous dit Victor Segalen, mais pas avec votre blog cher Versus.
RépondreSupprimerMerci et bonne soirée.
Très bien vu orfeenix, sous les pavés..les fontaines aussi, le monde tel que l' on puisse le rêver ne serai-ce que quelques instants, entre deux nouvelles alarmantes ou désespérantes.
RépondreSupprimerC' est aussi l' attente du jour, un nouveau destin...
L' agrafage ici, est une variante du découpage et du collage, il rend le résultat plus fragile mais permet une rapidité d' éxécution.
Le peintre Buraglio appliquait cette technique, il agrafait des paquets de Gauloise en un immense panneau, faisant ainsi tableau.
La nuit serait exotique Bleu...Je pense à ces expéditions sur les plateaux du causse en Quercy vers les quatre heures du matin, des pierres levées, un cromlech et la drôle de lueur alentour pas du tout anodine. Le poids de l' évènement passé en ce lieu ..." ce qui a eu lieu ne lui ressemble plus ", comme les strates d' une même histoire.
RépondreSupprimerVersus, bonjour.
RépondreSupprimerC'est tout à fait vrai..je n'y avai pas songé...des fois le pire est à l'intérieur de nous et non à l'extérieur...
je n'avai jamais vu les choses sous cet angle...et celà me laisse perplexe...
“sous les galets, la plage”…...! (quand on sait que la place de grève à Paris est devenue place de l’Hôtel-de-Ville...)le message m'envoie à celui qui parcourait la grève afin de récolter le bois flotté pour alimenter son poêle et, du surplus, faisait des maquettes de bateaux…
RépondreSupprimerN' y songez pas trop ***Isabelle***et restez comme vous êtes !
RépondreSupprimerVous avez raison Gwendoline, les songes ont inspiré une abondante littérature.
RépondreSupprimerJe fais appel à la connaissance de nos lecteurs pour nous fournir des titres...
" Les songes d' Ossian ", " les songes d' une nuit d' été " ...
Scusi per il ritardo nella risposta. Grazie per la sua visita. A presto.
RépondreSupprimerMerci à vous pour votre passage au " Passage ", Alessandra!
RépondreSupprimer'' Songes de Mevlido '' d'Antoine Volodine.
RépondreSupprimerVersus,
Cette idée d'agrafage, introduisant un passage possible d'un plan à un autre, est séduisante.
J'aime beaucoup votre second agrafage hanté par le questionnement du virage et mirage de l'heure.
Voici mon agrafage des '' songes de Mevlido '' entre rêve et plausible réalité, et abordant, dans l'errance hallucinée, cette même approche visuelle :
'' En l'absence d'autres bruits dans l'habitacle, on aurait pu se croire à l'intérieur d'un planeur, sur le point d'atterrir avec une cargaison de mourants. Une nouvelle moitié d'heure s'écoula sans un mot. Mevlido observait la campagne que maintenant, en regardant plus loin que le dossier du siège et les épaules de Sergueïev, on pouvait détailler à loisir. '' ///// '' Le ciel ne s'est pas dégagé, l'après-midi reste sombre et même, vers cinq heures, il devient encore plus noir. Trompées par cette luminosité du crépuscule, des chauve-souris de grande taille planent déjà d'un jardin public à l'autre. Mevlido évite de circuler sous le feuillage. Il erre dans les anciens arrondissements riches, ceux qui ne sont plus fermés par des barrières barbelées et des chevaux de frise. Les constructions ont subi les ravages des siècles, leurs façades en miroir sont aujourd'hui ébréchées, discontinues. Au pied des immeubles, l'eau est boueuse, lisse et splendide. La beauté de l'endroit ne le retient pas. Dès qu'il arrive en vue des eaux, il rebrousse chemin. Il reprend son errance, il rejoint les grandes artères qui rayonnent autour de Continental Plaza. Il se mêle de nouveau à la bousculade, car il y a beaucoup de monde. Il respire les odeurs. Il accueille, comme venant de très loin, les fragments de phrases que prononcent les gens. Puis c'est le soir. C'est le soir, alors il rentre à Poulailler Quatre. '' A. Volodine
Antoine Volodine '' Songes de Mevlido '' - Collection Fiction & Cie - Editions Seuil
Très beau texte, en effet Isabelle Dalbe et très proche en esprit de celui de Calaferte.
RépondreSupprimerOn agrafe des pensées, des rêves mais ils ne tiennent que par un bout. J' aime cette fragilité d' un renversement possible qui nous contraint à la concentration, à l' intensité dans le regard et dans les mots.
C'est la première fois que je vois aborder l'agrafage de cette façon, je ne connais pas effectivement propre a saisir une sensation, une impression ... C'est intéressant ! je ne connaissais pas Buraglio ... A suivre sûrement. Et merci pour vos visites !
RépondreSupprimerD' agrafer Artemisia, cela permet de faire pivoter les éléments découpés et de les positionner à partir de l' axe d' agrafage.
RépondreSupprimerOn peut passer ensuite à l' acte définitif du collage si on le désire. Ce qui rend l' œuvre moins fragile à manipuler.
Merci de votre visite!
je n'aime pas du tout les ombres et je ne cherche plus la mienne. Ce monde me fait peur.
RépondreSupprimerMAIS sympa ce texte
BOnne soirée et bisou d'oiseaux