" Des neuf orifices du corps, sept s'ouvrent sur le visage. Tous exsudent des sécrétions, trois d'entre eux, les narines et la bouche, ingèrent quelque chose des matières extérieures; les yeux et les oreilles sont des membranes sensibles. Parfois l'excrétion et l'ingestion semblent une même chose, la bouche qui bave est aussi une image de la dévoration; mais toujours, lorsque le dehors et le dedans passent l'un dans l'autre, la confusion tourne au vertige. C'est pourquoi le visage fascine par ses ouvertures, comme fascinent tous les lieux ou des signes contraires se mêlent. La violence et la passivité, mais aussi l'accueil sensuel ou douloureux de l'extérieur, y disposent des mêmes organes; ils y disposent aussi des mêmes marques matérielles que sont la salive et les larmes.
On découvre dans l'art cette double symbolique du visage, son ouverture à double sens, le dehors forçant la fermeture du corps, le dedans dévorant le dehors. Francis Bacon peint un magma de chair où se repère, seule, une bouche ouverte avec ses terribles dents. Les anagrammes corporelles de Hans Bellmer entrelacent les formes du visage avec des fragments du tronc et des membres, parfois avec des surfaces extérieures au corps.
On découvre dans l'art cette double symbolique du visage, son ouverture à double sens, le dehors forçant la fermeture du corps, le dedans dévorant le dehors. Francis Bacon peint un magma de chair où se repère, seule, une bouche ouverte avec ses terribles dents. Les anagrammes corporelles de Hans Bellmer entrelacent les formes du visage avec des fragments du tronc et des membres, parfois avec des surfaces extérieures au corps.
Antonin Artaud veut savoir ce qui est en jeu, pour la peinture, dans la figuration des visages. Un jour de 1947 qu'il présente une série de ses dessins (ce sont tous des figures, ce ne sont pas tous des portraits), il écrit que le visage humain est une force vide, un champ de mort; qu'il n'a pas encore trouvé sa face, que c'est au peintre de la lui donner. Pourquoi, cette face inaccomplie, son air de vide ou d'espace ravagé (son apparence, dit Artaud, d' « antique architecture mortelle qui s' arcboute sous les arcs de voûte des paupières et s' encastre dans le tunnel cylindrique des deux cavités murales des oreilles »), si ce n'est parce que sa structure caverneuse évoque l'agression et semble en même temps mutilée? Pour Antonin Artaud comme pour Hans Bellmer et Francis Bacon, la sensualité du visage se résout en violence. Ce que provoquent d'horreur attirante la blessure et la mutilation, qu'elles soient données ou reçues, cela se joue par la mimique de la face, gueule ouverte, yeux exorbités. Quant au vide, avec la suggestion des trous oculaires et auriculaires, c'est lui qui creuse ces « quatre ouvertures du caveau de la prochaine mort ».
Un visage est comme un corps blessé. Le peintre des visages fait l'épreuve de ce que les traits de la face révèlent de cruauté vulnérable. Il les voit se figer sous son propre pinceau. Il y creuse lui-même des cavités noires : les yeux des dessins d'Artaud, les bouches grand ouvertes des papes de Francis Bacon. Bacon cite Giacometti. Lui aussi creuse, il évide les faces qu'il peint. Rien n'est plus vide que leurs yeux. Le cercle de la prunelle y est la dernière boucle d'une spirale faite de traits entrelacés qui s'inachève là sur un fond noir. C'est pourquoi Antonin Artaud peut croire à une dynamique qui serait celle du visage, du corps entier, et celle de leurs images. La face est percée d'orifices parce qu'elle est inachevée : il partait, ce visage, pour être autre chose que le corps. Au milieu de dix mille rêves, ses traits ne cessent de pilonner leur forme « comme dans le creuset d'une palpitation passionnelle jamais lassée ».
Selon Antonin Artaud, la peinture est un pilonnage des formes. Elle est un mode de la passion des corps dont elle modèle les effigies. Elle tenterait de préfigurer un avenir des visages qui eux-mêmes entraîneraient les corps vers un accomplissement; et cet accomplissement, si on l'imagine, devrait peut-être combler tous ces trous et ces vides, plus de failles entre dedans et dehors, jusqu'à ne plus dissocier l'un de l'autre et qu'ensemble ils fassent corps.
J.M. Staive pour les collages et agrafages. |
Peut-être cet inimaginable est-il le désir qui hante maintenant bien des images du visage. L'espace cesse d'y figurer comme le contenant vide de formes pleines. Vides et pleins se pénètrent entre eux. Les figures, dans ce qui ne peut plus sans doute être nommé « portraits », semblent des concrétions accidentelles dans des conflits locaux. Elles sont comme des effets d'espaces. Peut-être est-ce bien un désir nouveau de la peinture, d'entremêler les figures et les lieux. "
Marc Le Bot, L' oeil du peintre, Ed. Gallimard. 1982
Je suis bouille versée.
RépondreSupprimerj'ai tout compris pour une fois! même si j'ai eu l'impression d'être chez le médecin légiste!
RépondreSupprimerVos textes sont des jardins fleuris. Je m'y promène et deci delà ceuille quelques mots hauts en couleurs. Les dessins, ils m'interpellent, pas forcément pour ce qu'ils sont mais plustot pour ce qu'ils disent...Bref votre regard est étayant. J'en prends chaque fois la mesure et la démesure...merci d'être là toujours...
RépondreSupprimerLe corps même blessé, “trône" explicitement au centre de l’iconographie occidentale.
RépondreSupprimerQuelle intelligence serait assez inculte pour ne pas voir que le pied de l'homme a plus de noblesse que son soulier, que sa peau est plus noble que ses vêtements, que sa tête est plus expressive que son chapeau, que son visage en est la porte d'entrée et de sortie.
@orfeenix,
RépondreSupprimerBelle , efficace formule et,
" Je vous permets de reproduire
dans vos danses libératrices
nos sauts entre lianes et branches
pour échapper aux grands félins
peuplant vos pires cauchemars
éclatant à votre réveil
de rires semblables aux nôtres
pour accompagner vos récits "
Michel Butor, chœur des hilares, in L' homme et ses masques, chefs-d’œuvres des musées Barbier-Mueller, Hazan éditeur.
@Gwendoline,
RépondreSupprimerVous êtes trop modeste, ce n' est évidemment pas la première fois !
En ce qui concerne le médecin légiste, vous étiez son assistante ou sa patiente ?
Je ne sais si les cours d' anatomies existent encore dans les écoles des beaux-arts ?!
Belle journée.
Merci laurence d' apprécier " les jardins fleuris " , ce sont des plantes de saison.
RépondreSupprimerIl faudrait penser à cultiver à nouveau le vôtre pour notre plus grand plaisir !
Bien à vous.
Cher TG,
RépondreSupprimerrien n' est évident, pas même une porte, pas même un visage...
" Ceci n' est pas une pipe " et les souliers de Van Gogh sont là pour nous dire la force expressive de l' objet !
Vaste débat sur lequel on peut revenir.
Merci de votre extrême attention, très bonne journée à vous !
Interesting and slightly frightening! Great to watch closely!
RépondreSupprimerPassionnant ! Que d'études en perspective pour mieux saisir ces "peintures" qui pilonnent tout en cherchant, qui nous font voir tout en troublant ce que nous croyions avoir vu...
RépondreSupprimerpouvoir lire et comprendre ce qui se cache derrière tous les visages que l'on rencontre..la transparence...des fois j'en rève...mais peut-etre que le rève tournerait rapidement au cauchemard...
RépondreSupprimerbonne fin d'après-midi Versus
Des visages , des vies sages ...dévisager ... des vices éviscères et versa sur la toile les couleurs en touche , en bouche , en regard , en écoute , tout se lit , se lie , dans un extraordinaire lancé de nuances mais la nuance c'est justement ce qui est écrit , décrit , des cris ?
RépondreSupprimerJ'aime quand la peinture parle , quand elle laisse le regard étonné ... je suis passée plusieurs fois les contempler , des collages ... décollage certain pour le monde imagine ...erre ...
Merci pour les explications :)
Douce soirée ...
mais!! mais ...comment vous savez ça ?? les beaux arts!pfff..non! c'est vrai des fois! je suis complètement larguée! mais je m'accroche!!
RépondreSupprimer@Kristin H,
RépondreSupprimerDon' t be afraid, it' s only like children tales !
Have a good day !
@le blÖg d' Ötli,
RépondreSupprimerLe visage cabossé peut cacher un magnifique cabochon !
***isabelle***, oui, qu' est-ce la transparence ?
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne je préfère l' opacité des êtres et des choses, leur instance d' être, leur complexité...
Accepter l' opacité, c' est être dans l' étonnement et la découverte.
Et on perçoit là, tout l' intérêt de ce questionnement en ce qui concerne les " arts "en général !
Très bonne journée à vous.
@Marie,
RépondreSupprimerOui, nous sommes dans la même disposition : l' étonnement !
Etonnez-moi ! ( Qui est-ce qui a prononcé cette phrase ? )
Soleil, ici après la pluie...
@Gwendoline,
RépondreSupprimerEh oui, il y a longtemps, il fallait étudier l' ossature, les organes internes, pour comprendre la surface...Le corps requiert des explications à ses rotondités, a ses aspérités ! ( Vous le savez très bien !)
Mais cela n' est jamais certain n' est-ce pas ?
( Tout comme les incertitudes du corps ).
Excellente journée !
les pleins et les déliés
RépondreSupprimerl'ombre et la lumière
et si nos vides contenaient nos pleins ?
peut-être la recherche d'un équilibre ... parfait ?
C'est compliqué pour moi, ce texte. J'ai lu et relu et,en désespoir de compréhension, me suis raccrochée à vos "collages" qui me parlent mieux, spontanément, synthétiquement, émotionnellement. Nous sommes, gueules ouvertes, à expirer ce qui nous étouffe. Transpirons par tous les pores. A propos des 9 trous, il a oublié la multitude de nos pores, notre peau.
RépondreSupprimer@Lautreje,
RépondreSupprimerBienvenue et merci pour votre commentaire !
Il me semble que l' équilibre est toujours à instaurer, comme l' envers et l' endroit, une tension se forme par une stabilité précaire...
Le vide et le plein c' est aussi la vie et la mort et nous sommes entre les deux, constamment !
Excellente fin de soirée.
@frederique,
RépondreSupprimerCes neufs orifices, il me semble permettent la pénétration ou la sortie physique ... Pour la peau, même si cette action est de façon infinitésimale possible, cela me paraît demander un geste artificiel ( coupure, piqûre...)
Mais on peut revenir sur cette passionnante question.
Pour les collages, je dirai : visage composé, village !
Bonne nuit sereine à vous.
En ce qui concerne le visage versus, tu connais le superbe catalogue de la Fondation CARTIER pour l' art contemporain intitulé A VISAGE DÉCOUVERT ( Flammarion 1992 )?
RépondreSupprimerSauvage et beau.
RépondreSupprimerNe faudrait-il pas ajouter pour ce qui regarde la face et ses corps multiples l' ouvrage magnifiquement illustré de Nadine Vasseur intitulé, LES INCERTITUDES DU CORPS édité par le Seuil ?
RépondreSupprimer" Des légendes antiques jusqu'aux plus récentes expérimentations artistiques ou scientifiques, l'homme n'a cessé de manifester le trouble que lui inspire son propre corps. Son enveloppe charnelle qui le modèle et le définit échappe en effet aux seules déterminations organiques. Elle est aussi le lieu de rêves, de désirs, de cauchemars ; et la tentation qu'a l'homme d'échapper à cette gangue de chair qui l'emprisonne se conjugue inlassablement à la peur qu'il a de perdre son humanité. Des Métamorphoses d'Ovide à Frankenstein, de L'Homme qui rétrécit à Blade Runner, pour ne citer que quelques-unes de ces histoires, cette incertitude est de mille manières racontée, fascinante autant qu'émouvante et terrifiante. La littérature, la mythologie, les arts plastiques, des visions de Jérôme Bosch à celles de Francis Bacon, en passant par celles du Titien, mais également le cinéma, en ont rendu compte. C'est parce qu'il est un corps qui parle, pense, tombe amoureux, s'inscrit dans une communauté de rites et de coutumes, que le corps humain ne relève pas de la seule nature. Il est un objet de culture, ainsi qu'en témoigne la manière dont il travaille son apparence, à travers parures, inscriptions corporelles, ou codes vestimentaires, par lesquels il dit son rapport aux autres et au monde qui l'environne. En ce sens, le corps humain est un langage à décrypter.
Voyage dans l'univers des aléas et des incertitudes du corps, cet ouvrage en conte les mésaventures qui sont autant de fabuleuses constructions imaginaires. Il en dit les peurs ancestrales, mais aussi les rêves, la fragilité et la démesure."
Bien à vous.
@Chantal,
RépondreSupprimerQuel catalogue ce " à visage découvert " de la fondation Cartier..En mémoire et sous les yeux a cet instant, le Dog Face Cut de W. Wegman, saisissant, vraiment !
" L' acteur " de R. Hausmann...merveilleux livre, en effet.
Merci de votre passage Christiane, bref et fulgurant comme le tranchant d' une lame sur la face !
RépondreSupprimer@Staive, mon alter ego,
RépondreSupprimerOn peut aussi inciter nos visiteurs(euses )à la lecture du Corps peint de Michel Thévoz chez Skira,1984, grand précurseur en la circonstance.
LES ILLUSIONS DE LA REALITE
Le corps peint
Michel Thévoz
" En dépit de l'absence de vestiges (les plus anciens tatouages conservés de corps momifiés datent de 3000 ans avant J.-C.), plusieurs indices semblent accréditer l'idée que l'homme a pris son propre corps pour premier support de la peinture. Malgré la richesse et l'extraordinaire variété des décorations corporelles dans toutes les sociétés dites «primitives», il est possible de déterminer certaines fonctions générales nettement distinctes : Les peintures corporelles, qui ont un caractère éphémère, et qui sont associées à des fêtes, des cérémonies, des pratiques magiques. Elles nous font pénétrer dans le domaine du sacré, c'est-à-dire de la transgression rituelle des tabous. Aussi manifestent-elles des dispositions psychiques qui, dans la culture occidentale, sont réprimées ou affectées d'un caractère psychotique.
Les marques les plus durables, par tatouage ou scarification, qui équivalent à une inscription sur le corps de l'ordre culturel de la communauté et de la situation sociale des individus. Avec l'invention de l'écriture et la constitution des États, l'inscription est transférée du corps des individus à une peau plus anonyme: le parchemin. Le corps, pour être désormais intact, n'en est pas moins l'objet de retouches visant à l'assujettir à sa propre image: cosmétique, maquillage et opérations esthétiques de toute nature. La séduction joue sur la limite entre l'occultation et l'aveu de ces artifices. Cependant, la marque corporelle est délibérément assumée dans certains domaines marginaux : le tatouage des forçats, des aventuriers, des prostituées, le maquillage des acteurs et des clowns, le grimage des enfants, etc.
L'évolution de la peinture moderne peut être interprétée comme la réactivation anti-illusionniste de l'épiderme de la toile. De fait, au terme de cette évolution, le corps est à nouveau assumé dans sa fonction de support originel de la peinture, notamment dans les mouvements du Body Art et du Transvestisme."
( Présentation de l' éditeur )
El rostro con sus agujeros contiene la violencia diaria, se abre y se cierra a voluntad, siempre hay algo extremo en todo esto, un abrazo desde mi congelado Chile,
RépondreSupprimerNon, non, Versus, pas de geste artificiel pour ce qui concerne nos pores. Les pores s'expriment tant et tant : la peur, l'angoisse, le désir, le plaisir, thermostat du corps, de l'esprit, non ?
RépondreSupprimerBonsoir Carmen et merci de votre passage !
RépondreSupprimerJ' ai pu constater l' impressionnante progression de votre blog...
Je vous l' accorde frédérique, vous avez raison pour l' exsudation de la peau. Et quelle riche thématique à explorer !
RépondreSupprimerMais accordez-moi une demi raison pour l' infiltration...
Je vais de ce pas contempler votre bel univers photographique !
Très très bonne soirée.
On peut signaler encore quelques livres passionnants à propos du visage et/ou du corps.
RépondreSupprimerNotamment de Paul Ardenne, L' image corps- figure de l' humain dans l' art du 20 ème. siècle, aux Édition du regard.
Surtout, DU VISAGE, textes réunis par M.José Baudinet et C. Schlatter aus Presses universitaires de Lille.
Un extrait , de Gilbert Lascault, qui nous dessine l' unité perdu du visage depuis les archiboldesques jusqu' aux :
FACES BROUILLÉES
" Le visage se trouble, se brouille. Les organes s' égarent, se combattent, tendent à se dévorer les uns les autres, à se phagocyter. La " Tête au crâne chauve " 1967 de Lindstrom présente une sorte de pâte, diversement colorée, où l'on devine (plutôt qu'on ne perçoit) une oreille, un nez, des doigts. Les portraits de Saura (par exemple Portrait imaginaire de Philippe II, 1967) montrent un effacement presque total des traits, une sorte de torsion des chairs. Comme si, après avoir peint un portrait exact, le peintre s'était acharné sur lui à coups de pinceaux, à coups de pouce. Ne subsiste guère que la place de l'ensemble de la tête entre une tache sombre qui s'impose comme buste, une autre qui s'interprète comme chapeau. Le Portrait d'une comédienne (1967) de Lapoujade produit un autre type de brouillage : trois visions du même visage viennent se parasiter entre elles. Dans le Portrait de Charles Estienne (1967), Messagier semble gommer les traits du modèle et nous offre une sorte d'image, sans contours fixes, d'un fantôme 4. 12 ramollissements de Sa Sainteté Paul VI, 12 ramollissements du Président Mao : les dessins de Pol Bury montrent des chairs qui se liquéfient et glissent les unes sur les autres ; des organes qui se déplacent et se déforment "'. Exposé en 1972 à la Documenta 5 de Cassel, Arnulf Rainer rature, souille ses propres portraits photographiques.
De telles images sont l'exact opposé du voile de Véronique où se serait imprimé le visage du Christ. L'acte de peintre n'est plus désir de reproduction, de soumission à un modèle ; il ne veut plus respecter, glorifier la face humaine ; il la barre, la travaille, comme pour indiquer, peut-être, que le sujet est troué, fendu, barré : pas entier, quoi ; pas maître de lui-même et de l'univers ; pas lisible (jusqu'à l'âme). Le visage apparaît alors comme chairs brouillées, non comme livre de lecture. En même temps, le geste pictural (tourbillons de Messagier, écrasements de Saura,etc.)cesse de vouloir se faire oublier et refuse d' être soumis et discret."
Le visage n'est qu'un sexe blessé. Une béance obligée, pleine d'une terrible dualité d'attirance et de dégout.
RépondreSupprimerQue vous avez raison Arthémisia d' insister ici sur le corps sexe, qui revêt une essentielle importance dans la composition de notre identité !
RépondreSupprimerOn ne peut que penser à Georges Bataille et son Histoire de l' œil, ou Ma Mère...
Je ne résiste pas à citer un extrait de l' introduction Du Visage de M.J. Baudinet et C. Schlatter, opus cité :
" Ce livre promène une plume d'encre sur le visage, ce livre y promène aussi bien l'œil que la main et puis ce livre tend l'oreille. Voici les doigts qui suivent lentement ses reliefs. La main vient toucher un contour, caresse les plaines fuyantes vers un lointain clair obscur, visage lunaire, courbes sans bord, douceurs des vallons brutalement interrompus par des saillies osseuses, des éperons de cartilage. Visage hercynien avec ses pentes et ses cratères, les doigts poursuivent leur voyage, ici l'air est sec et léger ; les pommettes... les tempes... à peine franchies l'air redevient moite, l'atmosphère est humide. Les larmes et la sueur en montant vers les steppes brûlantes du front, les doigts courant sur la planète minuscule frôlent les poils, frôlent les dents, et soudain le terrain se creuse et s'effondre. Les doigts plongent dans un intérieur, gouffre sans profondeur. Visage citerne, les béances se ressèrent très vite, les yeux se ferment, les narines se pincent et le visage se poursuit dans un sous-sol de canaux innombrables inaccessibles que ni la main ni l'œil ne peuvent explorer. Pourtant ce paysage n'était que l'embouchure de tous ces fleuves qui amenaient un visage à la lumière. Le jour où tarissent ces fleuves, le visage ne bougera plus même si le soleil vient encore jouer sur ses pentes comme il le fait sur « le dormeur du val ». "
Excellente fin de week-end !
immagini stranissime ma molto belle
RépondreSupprimerGrazie per la tua visita Sabrina !
RépondreSupprimerle visage est le reflet de notre intérieur...
RépondreSupprimerIntéressant ce billet !
j'aime aussi les collages qui accompagnent les mots !
merci des vôtres sur mon blog - ils ont été appréciés !
belle journée à vous
bonsoir versus, j'ai lu ton message sur ma chat box...en tes desseins il y a quelque chose de primordial, tribale, un peu menaçant, en tout cas je crois que tu as bien exprimé le concept de ton post, très très interessant! je te souhaite une bonne soirées :)
RépondreSupprimerMerci de ton sympathique passage Hobina ! Je viens, sur ton blog, de lire l' analyse très fine du comportement sur le web.
RépondreSupprimerQuelle psychologue tu es !
A très bientôt !
Marty,
RépondreSupprimersoyez la bienvenue sur ce blog !
Votre regard attentif sur les mots et la peinture me touche.
Merci beaucoup de votre visite, à bientôt !
versus je n'ai découvert que maintenant ton autre blog, là bas tes desseins sont superbes, j'aime beaucoup la peinture sur les vieux livres!!! je m'éxcuse pour le ton de mon post, j'ai lu to commentaire: j'était un petit peu vexée, mais ça n'a était qu'un moment :)
RépondreSupprimerJ'aimerais bien m'exprimer mieux en français, meme si je sais que tu parle l'italien, à bientot!
@Hob03,
RépondreSupprimerJe crois que tu décris bien de façon détaillée et nuancée dans ton blog, le problème des réponses ou des non réponses à donner aux commentaires .
Avec le temps, on reconnait bien les réponses désinvoltes, par obligation, polies ou à l' économie, je m'en-foutistes enfin. Je crois qu' il vaut mieux ne pas répondre ou prendre son temps, passer un tour...Il peut arriver des moments de lassitude, de préoccupations autres que de " coller " à la blogosphère.
Accepter le silence de l' autre et répondre vraiment lorsque l' on en a envie.
Buona notte !
J'aime ces collages
RépondreSupprimersont une force impressionnante!
nos visages sont comme la palette,
où les teintes mixtes et des intensités
désirs et la colère ...
le visage est notre drapeau.