Carte postale ancienne-collection privée. |
En somme, au départ, il y a le monde, et puis il y a nous, les sujets, le grand multiple des chacuns. Disons alors que pour mettre le sujet et le monde en rapport, il faut une fenêtre. Telle est l' idée. Parce qu' il n' y a pas d' un côté, le monde, et, de l' autre, les sujets. Pour chaque sujet, tous les autres sujets font aussi partie du monde, qui est plein de tous les autres, et de tous les objets qui ne sont pas moi. Dans la rue du monde, il passe plein de choses, la terre, le ciel, les chevaux, des hommes, des femmes, des gens, qu' on aime, qu' on aime pas, qu' on aimerait connaître, qu' on a envie de fuir, d' autres qu' on voudrait vite oublier, etc. Chacun rencontre le monde par la fenêtre. C' est par l' œil qu' on prend langue avec le monde.
Gérard Wajcman FENÊTRE, Chronique du regard et de l' intime-Edition Verdier.
Staive jm, agrafage original | . |
Pour connaître la notion de l' intime par Gérard Wajcman, c' est ICI.
Hello Jean Marie
RépondreSupprimeryour blog is really fantastic,
my compliments for your great work.
greetings, Joop
You are very welcome here Joop !
RépondreSupprimerGood evening.
Baby boom ?
RépondreSupprimerQuant à l'agrafage, bien mystérieux et à voir sous toutes les coutures avec des interprétations qui divergent ! Joli travail !
" Chacun rencontre le monde par la fenêtre " et nos regards démultipliés, comme autant de nouveau-nés, d' anges annonciateurs sont là pour nous l' annoncer Saravati !
RépondreSupprimerJ' aime personnellement ce genre de carte postale faite par photomontage, identique par certains aspects à celles de la collection de Paul Eluard.
Ces bébés cadum tombant du ciel, cela fait très surréaliste, ne croyez-vous pas ?
L' agrafage, c' est la mise en abîme du regard.
J'aime quand les sens se mêlent pour nous aider à percevoir le monde, l'autre, les autres ;) Il est vrai que l'oeil est notre première fenêtre... (intéressant de savoir comment un aveugle "voit" le monde aussi).
RépondreSupprimerMerci pour ces pistes (le mot semble un peu "petit") de recherche... qui, pour ma part, me seront utiles dans un travail à faire sur le "secret".
Pour Pastoureau, que je n'ai lu qu'en partie (sur le "noir" notamment), merci aussi.
il n'y a que des amoureux aux fenêtres! tout sourire...ils visualisent leur futur bébé! peut-être!...sortant d'une corne d'abondance...vision idyllique...le regard est porté vers l'ange semant des graines de bonheur!amusant...
RépondreSupprimerMerci. En plus c’est à l’œil !
RépondreSupprimerLa fenêtre chère Ötli, c' est Vasari, c' est le découpage de ce fameux rectangle avec son jeux de dedans/dehors conceptualisé à la période de la Renaissance... jusqu' à nos jours !
RépondreSupprimerNous voyons et on nous voit - l' essai de Wajcman est passionnant à cet égard - ce qui instaure un dialogue incessant de l' art avec lui - même et avec l'être humain.
:)
C' est aussi le bonheur de l' art, Gwendoline !
RépondreSupprimer@Bleu,
RépondreSupprimerL' œil, c' est tout une histoire !
Drôle comme" votre" sujet m'interpelle...
RépondreSupprimerBien sûr Laurence, vous qui êtes une fanatique de la scène (danse, théâtre, film, photographie ), vous comprenez l' importance de cette encadrement, de cette mise en exergue du monde.
RépondreSupprimerLa définition du mot exergue me plait : petit espace réservé dans une médaille pour recevoir une inscription, une date. Et par extension, l' inscription même.
L' écriture aussi se regarde et nous regarde !
Je pense aux logogrammes de Christian Dotremont).
A bientôt!
trompe prolifique d'un cornet à piston... dixit Eustache.
RépondreSupprimerBonjour, Versus, j' ai vu la fenêtre ouverte je suis entrée pour faire du lèche- vitrine et me rincer l' oeil!- pardon d' être triviale sur un billet aussi joli!-
RépondreSupprimerOuf Bourdon, on a échappé à la trompe de l' éléphant, mais on ne perd rien pour attendre avec la corne d' y voir du rhinocéros !
RépondreSupprimerL' abondance des pixels ne fait pas la vision.
Souvent, lorsque les fenêtres restent ouverte comme pour ce blog orfeenix, on y entre à l' occasion. Et je pense qu' il vaut mieux s' y rincer l' œil que d' y jeter un œil... Les effets ne sont pas les mêmes au final !
RépondreSupprimerUn trabajo con todos los ingredientes necesarios para el arte, genial!
RépondreSupprimersaludos!
rectificatif "d'un cornet à fiston", oops.
RépondreSupprimerCe " cornet à fiston ", justement bourdon, n' a-t - il pas réservé une surprise à Raoul Ouffard dans ses curiosa que cite Dominique Noguez ( cf. Montaigne au bordel et autres surprises, Maurice Nadeau éditeur )?
RépondreSupprimerPeut - être que Luz nous apportera ses lumières là - dessus ?
RépondreSupprimer( Que je salue au passage ).
Il me semble que l'intime encadré, emplissant notre petite boîte personnelle, se superpose en feuillets déchiquetés, agrafés, et, un peu à la manière des travaux de Buraglio, recolorés, par l'intensité de nos perceptions rétiniennes et/mentales.
RépondreSupprimerS'étonnera peut-être alors, celui qui osera ouvrir notre boîte, notre tiroir privé, nos volets, et recevra à son tour en plein champ, notre profondeur en réponse à la sienne.
Ce que vous écrivez à propos de notre " petite boîte personnelle " est très juste Arthémisia !
RépondreSupprimerIl y a même un écrivain - photographe, Jean-Loup Trassard pour ne pas le nommer qui met en scène ses jouets d' enfant dans un espace réaliste ( herbe, pomme, paille, etc..). Le résultat photographique est étonnant !
De même ses récits de " campagne " publiés la plupart chez Gallimard, sont comme des récits de sa boîte d' enfance.
Le double résultat manifesté, textes et photographies, est merveilleux... Une vraie corne d' abondance !
voir dans la même veine les installations de Carmen CALVO
RépondreSupprimerTout à fait d' accord avec votre indication Artémisia !
RépondreSupprimerD' autres artistes ont mis la boîte et son dedans/dehors en jeu..
Cela nous laisse d' autres développements pour l' avenir.
elle me plait bien cette carte...surtout ne pas fermer les fenètres....je connaissai la Faucheuse mais pas cette charmante Semeuse de vie...
RépondreSupprimerJ' apprécie votre attention à l' image ***Isabelle***. Avez-vous remarqué que cette corne d' abondance pouvait-être un œil qui nous offre ce qu' il voit ? Et ce couple en haut, à gauche qui nous montre cette corne ?
RépondreSupprimerOn peut dire que parmi tous les organes des sens, la vision a joui de tout temps d' un statut particulier dans l' iconographie et la symbolique religieuse, philosophique et magique.
Bien à vous !
J' ajoute ici le courriel envoyé par Arnaud et qui ajoute quelques informations sur la thématique de la fenêtre.
RépondreSupprimer" Riche histoire de la fenêtre dans la pensée philosophique... On se contentera de deux échantillons célèbres: Descartes d'abord, avec ces "chapeaux" et ces "manteaux", aperçus dans la rue qui pourraient très bien ne recouvrir que des être fictifs et non des êtres réels, lorsque nous nous mettons à notre fenêtre (Wacjman n'a pas pu ne pas y penser dans son commentaire). Auguste Comte ensuite, qui, pour destituer l'introspection de tout pouvoir de connaissance de soi, déclare qu'on ne peut pas se mettre à la fenêtre et se voir passer dans la rue. J'invite les visiteurs à poursuivre l'inventaire..."
interesting
RépondreSupprimerMerci Me...alors à bientôt !
RépondreSupprimerVous-même passionné de textes qui n' excluent pas la poésie, prendre des mots l' exacte mesure...
J'étais dans les villages illusoires, je n'avais pas vu la jolie corne d'abondance, et tous les possibles des fenêtres ...
RépondreSupprimer"Par l'oeil, prendre langue avec le monde", juste affirmation, encouragement, incitation à une grille de lecture souvent plus pertinente, tolérante, critique et "philosophique". Le spectre de l'oeil peut être si large, si intense. Il y aurait tant à dire mais préfère rester concise. Merci pour ce poste qui ouvre bien des horizons. Frederique
RépondreSupprimerFrederique, je connais votre blog, même si je n' y laisse pas de commentaire...
RépondreSupprimerC' est bien ce que donnent à voir vos photographies, le monde s' y retourne et s' y retrouve par un simple visage souvent. Et Reverdy en citation liminaire, j' aime beaucoup aussi.
Je vous mets en lien, proximité choisie.
Merci de votre passage et je serai moins passager clandestin sur le vôtre !
Capucine, j' ouvre le plus possible les fenêtres et quelque fois le vertige me prend ...
RépondreSupprimerLes clandestins..je leur accorde toute mon attention :-) Se croiser, s'apprécier, ne rien dire, mais échanger un regard, c'est déjà bcp.
RépondreSupprimerTous les récits qui parlent
RépondreSupprimerDe fenêtres
La merveille bourgeonne
Et puis encore
Fenêtres de pavés
Ou de bruits solitaires
Fenêtres qui fenêtres que
Je ne sais plus
Peu-être que j' ai peur
Jehan Mayoux.
Un salut amical après mon retour d'O... stende ;)
RépondreSupprimerEncore frissonnant
RépondreSupprimerSous la peau des ténèbres,
Tous les matins je dois
Recomposer un homme
Avec tout ce mélange
De mes jours précédents
Et le peu qui me reste
De mes jours à venir.
Me voici tout entier
Je vais vers la fenêtre,
Lumière de ce jour,
Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,
Épargne encore un peu
Ce que j' ai de nocturne,
D' étoilé en dedans
Et de prêt à mourir
Sous le soleil montant
Qui ne sait que grandir.
J. Supervielle, Nocturne en plein jour.
L'effet de votre agrafage est très réussi, avec cette assemblée dense capitonnant l'intérieur de la lanterne, et son chemin central pavé de vitraux, déroulé pour faire avancer l'oeil de l'autre côté du mystère.
RépondreSupprimerJ'aime poser, à l'entrée, ce texte de Roger Kowalski :
« C'est l'hiver, ronces de zinc blanc,entrelacs d'un métal incongru; et c'est l'hiver,
avec, à bout de branche, une très sensible aiguille de gel.
Nous parlons à voix basse devant un feu couleur
d'anémones, dans la chambre élevée, sur un grand
marécage dans l'âme;
Il s'y agite un peuplement de songe, les gibiers de la mémoire, les manteaux de la miséricorde' »
– Un peuplement -