carte postale de brocante retravaillée façon Staive circa 1985. |
L'Art modeste, il faut bien le dire, c'est laid. Même si le beau a fait son chemin depuis la Renaissance. L'idéal du beau, le désir du beau s'abîme dans les nœuds de l'institution, bute sur la technique, agonise au premier regard. L’Art modeste aime le beau, y aspire. Les Beaux-Arts, toujours beaux. L’Art modeste aurait-il compris bien avant d'autres (l'art contemporain) l'inanité de la question du beau ? Non. La question de comprendre est infondée ici. Reste l'incertitude, ou non, le malaise, l'abject.
On trouve toujours que la bouche par exemple ou les cheveux auraient pu être mieux faits. Puis le reproche s'est perdu, le tableau est accroché (encore un sujet de conflit) et il décore comme il peut. On ne dit d'aucune autre peinture qu'elle aurait pu être mieux faite. Pourquoi veut-on toujours refaire l'Art modeste ?
Que faut-il manger, que faut-il boire pour peindre ça ? Les questions qui s'agitent devant un tableau d'Art modeste.
L'Art modeste sent le renfermé, sent vraiment le renfermé, mélange fétide et sec de moisi, de poussiéreux, qui saute au nez quand on ouvre de vieux livres, quand on descend à la cave. On manque de place à la maison. On n'a pas forcément un garage, une remise, oh ! allons-y, un atelier pour installer le chevalet, la boîte de peintures et les tableaux. L'Art modeste revient de loin, poubelles, greniers, débarras. Ce qu'on trouve n'a parfois jamais vu la lumière du jour, ni pris l'air.
L'Art modeste aime les belles boîtes de peintures à l'huile, les petits pots d'huile de lin, d'essence de térébenthine pure gemme, leurs odeurs, les matériaux nobles, les tubes, le nom des couleurs, le mot siccatif. Le représentant fait comme les peintres-peintres. Il copie tout, la tenue, les allures. Le peintre romantique reste son exemple. Il est un peu bohème sur les bords mais il aime le beau et ne veut pas s'abîmer.
Alain Sevestre, L' Art modeste- Note sur la croûte- Gallimard éditeur 1995.
Erik DIETMAN, un artiste dont j' apprécie hautement les œuvres, qui a commencé son travail en cherchant dans les poubelles !
http://www.ina.fr/media/entretiens/video/I07361165/erik-dietman.fr.html
Tentant ! Sans parler du bandeau. Tu as éveillé ma curiosité, je l'avoue, modestement.
RépondreSupprimer« Pauvreté...n'est pas vice. »
RépondreSupprimerJoli texte. Votre blog devient pour moi d'utilité publique.
Ce sont les croûtes qui demeurent " en modestie " Ötli, une brocante, un vide- grenier et voilà l' objet sorti de sa torpeur !
RépondreSupprimerL' auteur manie l' ironie, mais des artistes ont renversé la donne en privilégiant l' originalité d' un art du peu, vraiment modeste mais génial.
J' espère que le débat ici, va s' ouvrir sur ces différentes attitudes créatives !
Votre passage, un plaisir.
Bien résumé, Bleu, cette ambivalence du modeste !
RépondreSupprimerJe pense évidemment au MIAM, Musée international de l' art Modeste, créé à l' initiative des frères Di Rosa.
http://www.miam.org/ancien%20site/accueil.html
Merci Versus d' avoir mis en lien le MIAM !
RépondreSupprimerTrès beau site, qui vaut le déplacement.
je découvre MIAM...la modestie est un art difficile! ma sensibilité a souvent la grosse tête,la créativité me semble en dehors de toutes ces considérations! elle est là ou pas et voilà ...après tout peut arriver du grandiose du modeste...
RépondreSupprimerTrès bien Gwendoline !
RépondreSupprimerMais qui dit, définit, le créatif ou le non créatif, d' être ou ne pas être ? Voilà la question !
je suis les autres commentaires, vous faites un éloge ou un blâme paradoxal brillant,mais qu' importe le milieu un peu juste de l' art, chacun son nard!
RépondreSupprimerDe l' omelette au lard basique à celle de la mère poulard, on finit quand même par se sustenter!
C' est bien pour cela orfeenix, que l' on parle souvent d' un nanar, lorsque l' on a été floué sur la marchandise, sur la qualité même de l' objet ou de l' omelette !
RépondreSupprimerBuona sera Signora !
il peut y avoir des questions sans réponse ? Tout ne s'explique pas!Pour moi! la bonne question est peut-être ( suis-je humble!) cette "œuvre" est-elle modeste ou non?
RépondreSupprimerOn peut penser Gwendoline qu 'un " nanar " , tromperie sur la marchandise, qui se fait passer pour plus beau qu' il n' est , soit en fait, pas modeste du tout ( réservé, modéré, qui se montre en-dessous de ce qu' il est ).
RépondreSupprimerMais il peut être fier,et ne pas s' abaisser volontairement par humilité.
C' est souvent le cas des artistes marginaux, autodidactes...Modestes, mais pas dans le rabaissement de soi. Bien au contraire, ils trouvent dans leur pratique marginalisée des forces insoupçonnées.
Inversement, on trouve des peintres amateurs ou professionnels, pas modestes du tout, s' exprimer ( c' est-à-dire peindre, sculpter, etc...) d' une manière prétentieuse, voire vaniteuse.
On retrouve ce phénomène dans les blogs littéraires et dans certains de leurs commentaires, où la fatuité côtoie la suffisance. Là, pas de modestie du tout !
modeste raccourci entre la nourriture qui entre paix et haine se convertit en pourriture.
RépondreSupprimerhttp://youtu.be/g49oPb6kuDg
Mythique lien Bourdon !
RépondreSupprimerEt je remarque en vous lisant que de nourriture à pourriture, il suffit de changer une lettre par une autre, et la haine se change en pet !
Bonne journée!
Dans ma précipitation à lire, j'avais compris "L'art moderNE, c'est laid" … à la place de l'art modeste.
RépondreSupprimerJe ne sais pourquoi, mais cela m'avais fait plaisir…
Toujours aussi pressé, je lis :
"L'Art modeRNE sent le renfermé, sent vraiment le renfermé, mélange fétide et sec de moisi, de poussiéreux, …"
Je me suis dit tiens, je ne suis pas le seul à le penser… Mais le pensais-je vraiment?
Plus loin encore :
" L'art modeRNE revient de loin, poubelles, greniers, débarras…"
Je ne sais plus qui a écrit que l'art modERNE retournerait d'où il vient c’est-à-dire la poubelle. Ce qui est assez cruel, il faut bien le dire. En y réfléchissant, je crois qu'il écrivait ceci à propos de l'art contemporain. Ce n'est pas pareil. L'art contemporain est-il la forme académique de l'art moderne? Son maniérisme à lui?… je ne sais.
Bon voilà, je me suis fait plein de copains avec mon commentaire …
Hélas T.G., l' art contemporain ne vient pas de la poubelle...Par contre une bonne partie de ce que l' on nomme l' A.C., vrai produit marketing organisé et pensé, y va à la poubelle . Celle que l' on dit être la poubelle de l' histoire !
RépondreSupprimerUn art tellement attendu par les financiers placeurs de produits, qu' il tourne en vase clos, dans des " bunker " devenus Musées...
Un art attendu et totalement " mondialisé " par le marketing :
RépondreSupprimer" Ce qu'il y a de formidable dans ce pays, c'est que l'Amérique a créé une tradition où les plus riches consommateurs achètent la même chose que les plus pauvres. On peut regarder la télévision et voir Coca-Cola, et on peut savoir que le président boit du Coca, Liz Taylor boit du Coca, et pensez donc, soi-même, on peut boire du Coca. Aucune somme d'argent au monde ne peut procurer un meilleur Coca que celui du clochard au coin de la rue. Tous les Coca sont pareils, et tous les Coca sont bons. Liz Taylor le sait, le président le sait, le clochard le sait, et on le sait aussi."
Andy warhol.
L' art serait-il alors la possibilité de récupérer les bouteilles vides pour en faire autre chose ?
Ce que font certains artistes modestes africains avec des bouts de tôles, des boîtes à sardines, ou des pneus usagés ?
tout à fait mr Staive, même les enfants sont des artistes.Lorsqu'il y avait le Paris Dakar les villageois ont transformés des bidons, des canettes en voitures du tour
Supprimer"art tea show"
RépondreSupprimerEt bourdon, l' art te chaut ?
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, c' est essentiel !
" The tea show " où l' art d' accommoder les restes !
RépondreSupprimerLe show du chaloir, effeuillage de l' artichaut du nom chaland.
Je vous remercie pour vos remercie pour vos commentaire sur mon blog.
RépondreSupprimersalutations
Il me semble que c' est la moindre des politesses megi, que de porter son attention à un charmante personne qui se met à votre écoute par la connexion amicale, que je préfère au " friend connect " !
RépondreSupprimerTrès bonne journée à vous.
How I wish I could read this text, is this Staive's art at the top?
RépondreSupprimerHave a wonderful day!
Merci pour la visite, Kristin.
RépondreSupprimerLa journée ensoleillée ici, as well !
Et merci !
RépondreSupprimerMais il n' y a pas de quoi Ötli !
RépondreSupprimerJe pars à Sète sur l'heure !
RépondreSupprimerJe suivrai le Duende, si ?
RépondreSupprimerComme un sanglier sa truffe, et pourrai dire "j'attends de voir", des fois qu'à d'autres, il parle ... des fois qu'à certaines heures, en certaines lumières ils se croisent ....
Piouuuuu c'est vachement bien dit ça ! Non ?
:)))
@Thaddée
RépondreSupprimersi vous êtes sur le départ, je vous conseille de réserver un hôtel sur la corniche avec vue sur la mer, d' aller voir le cimetière marin et la tombe de Paul Valéry, et chanter la " supplique pour être enterré sur la plage de Sète " sur la tombe de Brassens au cimetière du bas...Et petit privilège, prendre rendez-vous avec le peintre Soulages si il est déjà dans sa villa au dessus du cimetière marin .
Quel week end !
@ Isabelle C.,
RépondreSupprimerj' ai pas bien compris...vous pourriez m' expliquer ?
Bonjour Versus ! J'aime beaucoup vos mots. A chaque fois ils suscitent ma réflexion ... et souvent, je ne suis pas d'accord ! mdr Mais je trouve cela plus intéressant que de dire "oui-amen".
RépondreSupprimerJe trouve ça intéressant que l'être humain se sente à chaque fois obligé de classifier les choses. Pour moi, l'art c'est quand cela touche le coeur. Le reste, surtout en A.C., cela s'appelle du marketing. Je parle de l'AC, mais ça a certainement dû exister à chaque époque. Je rêve d'un monde où l'on pourrait autant aimer les Office de Florence que le MOMA de New-York. Tant que ça touche le coeur ....
Pour ce qui est des copies, je n'appellerais pas cela de l'art. Tout au plus une étude. Cela me rappelle une discussion similaire il y a quelques jours, où l'on proposait un atelier sur le cubisme. Evidemment, cela doit être intéressant de pouvoir refaire du Pablo, mais ... à quoi cela sert-il? Je n'y vois pas l'intérêt si le coeur n'y est pas mêlé. Je veux pouvoir y mettre mes émotions, ré-inventer le cubisme à ma sauce, sans me soucier des codes où de l'enseignement des "beaux-arts".
(voilà, c'est dit ! ;-)
Belle journée !
Lise
Lise, en ce qui concerne le " oui-amen ", entièrement d' accord avec vous !
RépondreSupprimerIl existe tellement de circonstances ou les gens se trouvent " absolument formidables " entre eux que cela me fait penser qu' il ne faut rien lâcher du sens critique. Expliquer, discuter entre personnes de bonne compagnie, même si à certains moments on se retient de ne pas s' énerver.
On ne peut vivre seul, alors écouter l' autre, composer, est indispensable, surtout si cela nous irrite.
Il me semble qu' il n' existe pas d' obligation de classifier les choses comme vous dites; seulement la mise en ordre, la mise en forme pour l' expression artistique est indispensable pour se situer soi-même dans l' histoire et dans le temps.
Le cœur par ailleurs est un muscle et son bon fonctionnement demande de l' exercice !
Le marketing...
Avant Rembrandt, qui organisa la vente systématique de ses gravures-que l' on nommeraient aujourd' hui multiples - la marchandisation a toujours existé. Voyez la mise en commerce du pouvoir symbolique et matériel des images, des reliques, de la monnaie...
Et commercer, c' est aussi l' échange des idées, la communication...Voyez l' exemple de Marco Polo, acheteur, revendeur de produits divers et variés et aussi ethnologue, linguiste avant l' heure !
Pour les copies, vous avez raison, restez vous- même !
Très bon après-midi.
... alors je me réjouis de mourir (lol), pour que les gens puissent classer ce que je fais : AC, art-modeste, art-poubelle, art-maniaque (!) .... mais avant ça, je me fais libre ... et je ne veux pas appartenir à qui/quoi que ce soit !
RépondreSupprimerRebelle, persiste et signe ! mdr
Belle après-midi à vous!
Lise