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vendredi 1 avril 2016

Comment attraper les gros et petits poissons?



L' amour, c' est une occupation de l' espace.

Henri Michaux  Passages.




Pesci grossi, pesci picccoli d' Italo Calvino adapté librement au cinéma ici.

La nouvelle d' Italo Calvino en langue italienne.


Vidéo toute récente de la rétrospective 1980 - 2016 des POISSONS de Bernard Lachaniette à Couzeix .



Photo 1, détail d' une sculpture originale de Bernard Lachaniette.©
Photos 2 et 3, Bernard Lachaniette, œuvre originale acrylique et collage sur papier.©

20 commentaires:

  1. On nage vraiment de bonheur dans votre post, l' amniotique monde des poissons nous hypnotise et comme par enchantement lorsque ceux-ci manquent d' oxygène c' est pour nous ramener à l' œuvre de la vie et à la vie de l' œuvre.
    Un vrai enchantement de Calvino à Lachaniette, bravo!

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    1. C' est sûr, il existe des symboles, des schémas visuels qui donnent à l' artiste les moyens de construire son monde.
      Dans les deux cas présentés, il y a un retour à l' enfance mais avec l' expérience d' une vie déjà avancée, une certaine ingénuité donc, qui donne l' impulsion et la continuité imaginative à celui qui l' exploite.

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  2. B.Lachaniette ? Vous nous en aviez longuement parlé avec une visite, je crois, de son atelier. Ces gravures et sculptures sont harmonieuses et Italo Calvino, ici, surprenant.

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    1. Une petite anecdote à propos de Calvino que j' ai lu très jeune en 1966 je pense, lors d' un séjour en Angleterre dans la collection bilingue Penguin Book Italian Short Stories.
      J' étais comme un poisson libre dans une eau presque inconnue, les langues de l' italien et de l' anglais mêlées.
      Vous remarquerez que comme dans la peinture de Bernard Lachaniette, Italo Calvino fait preuve d' un savoureux humour dans le texte de sa nouvelle.

      - Dans la même collection Penguin, j' avais acheté le French Short Stories, ma première lecture de Robbe-Grillet ( la plage)et Sollers ( Le défi )...

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  3. Comment attraper les gros et petits poissons?

    En faisant résonner les lignes de fond?

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    1. Et vous voudriez que l' on vous donne une bonne note?

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  4. Ce n' est pas si évident que cela que d' attraper un poisson avec les mains.
    Il y a alors comme un hic à l' ictus.
    Attraper ou ne pas attraper,là est la question, d' ailleurs.

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  5. " La vérité s'appuie sur les joncs mathématiques de l'infini et tout s'avance à l'ordre de l'aigle en croupe, tandis que le génie des flottilles végétales frappe dans ses mains et que l'oracle est rendu par des poissons électriques fluides."


    Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard.

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    1. Belle lecture à laquelle on peut ajouter ceci :
      " Le vertige les mène, elles ne se retournent guère sur nous mais nous frappons le sol du sabot de notre cheval chaque fois que nous voulons signifier à telle ou telle que nous serions aise de la remonter à la surface. De la foulée s'échappent alors une nuée de poissons volants qui montrent le chemin aux belles imprudentes."

      Poisson soluble (1924), André Breton encore!

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  6. Et aussi :
    " C'était devenu une de mes plus fréquentes faiblesses que de l'embrasser pour voir fuir tout à l'opposé de sa tête les charmantes petites flèches bleues que sont ces poissons fragiles."
    André breton, Poisson soluble.

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  7. Votre message, ce n' est pas du menu fretin!

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  8. Zhuang Zi et le logicien Hui Zi se promenaient sur le pont de la rivière Hao. Zhuang Zi observa :
    « Voyez les petits poissons qui frétillent, agiles et libres ; comme ils sont heureux ! » Hui Zi objecta : « Vous n'êtes pas un poisson ; d'où tenez-vous que les poissons sont heureux ? - Vous n'êtes pas moi, comment pouvez-vous savoir ce que je sais du bonheur des poissons ? - Je vous accorde que je ne suis pas vous et, dès lors, ne puis savoir ce que vous savez. Mais comme vous n'êtes pas un poisson, vous ne pouvez savoir si les poissons sont heureux. - Reprenons les choses par le commencement, rétorqua Zhuang Zi, quand vous m'avez demandé « d'où tenez-vous que les poissons sont heureux » la forme même de votre question impliquait que vous saviez que je le sais. Mais maintenant, si vous voulez savoir d'où je le sais – eh bien, je le sais du haut du pont. »

    [N.B.: Zhuang Zi = Tchouang Tseu]

    De Simon Leys Le bonheur des petits poissons J.C. Lattès éditeur.

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    1. Excellent!
      On peut remplacer l' adjectif heureux par celui de malheureux et retrouver nos poissons du message.

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  9. Ce que Hui Zi, en toute rigueur, sait, à partir de la forme de la question qu'il pose à son interlocuteur, c'est que Zhuang Zi croit savoir quelque chose à propos des poissons et non qu'il sait quoi que ce soit sur eux. Qu'elle naisse du haut du pont ou d'ailleurs, cela ne fait pas de la croyance un savoir. C'est au logicien qu'il fallait donner le dernier mot...

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  10. Cher Philip,
    vous n'ignorez certainement pas qu'en souhaitant laisser le dernier mot au logicien, vous sacrifiez inconsidérément toute la saveur de l'apologue rapporté par Simon Leys (alias Pierre Ryckmans), le très regretté et talentueux sinologue disparu en 2014. On vous concédera que Zhuang Zi échappe à la question embarrassante qui lui est posée par une pirouette qui n'est pas très éloignée d'un calembour facile : à défaut de justifier comme il conviendrait son affirmation hasardeuse sur le bonheur supposé des poissons (on notera que leur petitesse n'est sans doute pas étrangère à leur condition enviable), il s'amuse à indiquer le lieu d'où lui est venue cette intuition, le fameux pont qui lui donne - du moins le croit-il ou feint-il de le croire - une hauteur de vue suffisante.
    J'ajoute qu'il eût été loyal d'indiquer le contexte dans lequel Leys a inséré cet édifiant dialogue (qu'il fait remonter à 2300 ans). Voici le paragraphe qui le précède : « Dans une lettre (trop peu connue), Hannah Arendt a rappelé que la Vérité n'est pas un résultat de la réflexion - elle en est la précondition et le point de départ : sans une expérience préalable de la Vérité, nulle réflexion ne peut se développer. Mais cette évidence indiscutable des premiers principes avait déjà été illustrée il y a deux mille trois cents ans par un apologue célèbre de Zhuang Zi... » On remarquera qu'il n'est pas certain, malgré les apparences, du moins le souhaite-t-on, que Leys confonde Vérité et expérience de la Vérité, sans quoi il s'exposerait au fameux trait ironique que Leibniz dirigeait contre l'auteur du Discours de la Méthode : « A l'auberge de l'évidence M. Descartes a oublié d'ajouter une enseigne »...

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