Silence fabuleux
Celui désormais de Janine Mitaud Ibrahimoff.
Le silence rayonnant de son œuvre depuis les moments de la rencontre.
Comment dire précisément ce qui peut déterminer une passion encouragée pour la poésie. Ce contact avec les plus exigeants d' entre eux sur un mur de la poésie en banlieue parisienne. Ce mur où pour la première fois un directeur de revue accepte d' afficher votre poème en compagnie des grands poètes français et étrangers du moment.
Le double et chaleureux accueil de la poétesse et du poète.
Vous sentez la tâche qui vous reste à accomplir mêlée au bonheur d' être en leur présence. Moment crucial, moment panique d' un monde particulier qui s' ouvre à vous. Moment indélébile qui vous fait être autre dans un chemin qui vous aspire, qui vous ronge et vous angoisse à la fois.
Pourquoi et comment une rencontre compte désormais de façon aussi importante pour vous ?
Ils m' ont ouvert un monde de poésie qui trace son chemin ainsi que l' amitié des poètes que je ne croyais jamais atteindre.
" Cet éclair me dure " pour reprendre une superbe expression du poète René Char. Celui-là même qui préfaça un recueil de poèmes de Janine Mitaud, " L' échange des colères " que publia l' éditeur René Rougerie.
Silence fabuleux, oui, silence de Janine Mitaud Ibrahimoff qui ne finit pas de bruire,d' élever des chants d' oiseaux en ses poèmes parmi les feuilles du cimetière de l' Orme à Moineaux aux Ulis depuis le neuf mai 2011 à dix heures du matin.
Versus.
Poèmes extraits de Silence fabuleux 1951 |
Présence de janine Mitaud avec son poème prenez les gens.. |
Recueil typographié par Alain Sanchez avec une mise en page d' Ania Staristky |
Sérigraphie de A. Szabo pour le tirage de tête de DANGER publié par Rougerie en 1974 |
L' ensemble, collection privée et droits réservés.
Plutôt que de me taire
RépondreSupprimerje serais le premier
à faire un commentaire
Avec Janine Mitaud, pour vous TG, ce bout de poème extrait de l' ébauche et reproduit ci-dessus :
RépondreSupprimer" A travers le fil et la fumée du portrait naissant
le modèle a droit de rêve "
Votre visite me va droit au cœur !
Salut.
C'est fou ce que le silence déchire quand on écoute bien.
RépondreSupprimerOnly one thing...
RépondreSupprimerthank again and again!!!
Elena
Oui frederique,
RépondreSupprimer" Le silence est matité fragile,
Nous voici sous le signe de la neige,
l' espérance pérennisée par de lents cristaux,
Neige pas encore tombée,
mais déjà, fraîche stupeur des chutes,
des ascensions couronnées..."
Janine Mitaud, Livre-Poème, fanlac éditeur 1979.
@Elena,
RépondreSupprimerMais c' est vous que l' on doit remercier pour le festin des yeux sur votre blog sans cesse renouvelé !
Avec le sourire pour la soirée..
je découvre Janine Mitaud!...Silence essentiel
RépondreSupprimerOù brûle par syllabes la vie...bel hommage !
Très important souvenir pour moi Gwendoline, comme vous l' aurez compris par cet hommage. Avec pour horizon la générosité et la richesse des rencontres humaines...décisives pour le jeune homme que je fus !
RépondreSupprimerQue de trésors partagés dans ce message : chants poignants, délicatesse de l'amitié, beauté des feuilles et des lettres...
RépondreSupprimerSemer ses graines précieuses, encore et encore, pour que parfois elles prennent racines plus loin, il me semble que c'est la seule vraie richesse en ce monde.
Merci Versus
@ Claudine,
RépondreSupprimerMerci !
C' est vrai que nous partageons ( votre blog, un superbe exemple ) cette passion pour la mise en espace des mots.
C' est grâce à Janine Mitaud, qui me le fit connaître, qu' Alain Sanchez typographia et imprima mon premier recueil de poèmes.
Cordialement.
Going to Paris this weekend. Do you have any tips (In English please:) for some great art shows? Have a lovely afternoon.
RépondreSupprimerYou can go to see VAUDOU to the Cartier Foundation, amazing, fantastic show with a master piece catalogue !
RépondreSupprimerVery sunny time here ( no more funny )!
I sent to you more informations by mail.
Voici les mots
RépondreSupprimerL’âme et le sang
Rien n’arrache le nom
Ce rouge essentiel
Où brûle
par syllabes
la vie
Qu’il soit lu
Janine Mitaud
Un bel hommage à cette poétesse qui sait marquer avec ses lettres la courtoisie du silence comme une présence ....
J'aime sa poésie ...
Douce journée ...:)
Nous pouvons Marie, converser par poème interposé tant la poésie relue de Janine Mitaud m' interpelle, me donne à réfléchir sur ce monde bruyant à la superficie...
RépondreSupprimer" Des danses, des cyclones projettent l' espace,
riz brillant et dur,
brassé :
étoiles.
Au retour, le poème.
Il vit s' il me refuse,
et je l' anéantis, le ressuscite en ce cri
sous lequel bat
l' immense respiration
(Livre-Poème, Pierre Fanlac éditeur, 1979)
Merci de votre venue.
Versus, je penses comprendre ton ressenti...car j'espère ressentir la mème chose quand on m'ouvrira la porte du paradis et que je serai reçu avec bienveillance par les initiés....enfin...j'espère...
RépondreSupprimer@***Isabelle***,
RépondreSupprimerIl faut que je dise ici, à la suite de ce message assez personnel ( mais tout message dit quelques fragments de soi ) la tentative de rentrer à nouveau en contact avec Janine Mitaud lors de la mise en route de mon blog il y a maintenant huit mois. Recherche vaine mais je laisse un avis à la famille...et je reçois ce faire part de décès...Alors tout le passé vous revient à l' esprit, les découvertes et les rencontres décisives. Et on ré-ouvre les livres, on lit les dédicaces et les lettres.
Le livre est ainsi une personne doublement vivante, un champ ensemencé. On est ici en face du repos éternel d' une âme sans cesse renaissante, et c' est là que réside certainement son paradis, si le paradis existe.
Lorsqu' un ouvrage se met à revivre par notre passion de sa lecture, alors oui nous sommes au paradis !
Bel après-midi à vous.
Il est comme ça quelque mur auprès duquel on se réjouit d'être au pied!
RépondreSupprimerMerci...
@ le blog d' Ötli,
RépondreSupprimerUn mur qui nous abrite de son ombre bienfaisante, comme un arbre dans la forêt du monde !
A tout bientôt !
bonjour Versus, je pense que tant qu'il y a des personnes pour penser encore à nous, on reste vivant...
RépondreSupprimerLe culte des morts, ce n' est pas rien en effet !
RépondreSupprimerTrès bonne soirée à vous ***Isabelle*** .
silence ne veut pas dire absence, elle vit, ne fût-ce que sur cette page !
RépondreSupprimermerci pour ce partage, le croquis affiche nous montre des fragments organiques, un démembrement des images mémoires, le processus pour la poésie ressemble un peu à cela, une accumulation de visions ressentis qui se cherchent une forme, ce que je viens d'écrire est assez banal ...
C' est bien pour cela que le silence est " fabuleux ", invraisemblable quoique réel, digne de prodige chère Capucine!
RépondreSupprimerJ' espère que vous aimez comme moi ces silences très présents, ceux que l' on remarque dans certains poèmes.
- Le " croquis ", est la couverture d' un recueil de poèmes édité en 1951 que j' ai déniché à Limoges très récemment et la dédicace est adressée à l' illustrateur qui devait être un inspecteur de l' enseignement ou un collègue...
Janine Mitaud enseigna l' anglais dans le secondaire et est la traductrice de Ted Hugues ( Cave Bird, La différence éditeur ) et de R. Byne.
Ce libraire ancien avait tout un lot provenant de la famille de l' illustrateur, dont quelques livres de Janine Mitaud.
Mon regret, c' est de na pas avoir acheté un recueil dactylographié avec des poèmes de J. Mitaud habillé d' une couverture réalisée avec un collage original de toute beauté.
Votre rareté sur ce blog, d' un silence bien présent, me fait d' autant plus apprécier votre intervention de ce jour!
A bientôt.
C' est ce que l' on appelle une prétérition, l art de dire l' essentiel en prétendant ne rien dire.
RépondreSupprimerBonsoir orfeenix.
RépondreSupprimerIl me semble que la poétesse ne demande rien, ne revendique rien...peut-être affirme t-elle avec force son univers tout particulier.
Il me prend envie de citer ici, la préface écrite pour son " Le soleil sursoit " de Georges-Emmanuel Clancier et publié avec une élégance rare par Pierre Fanlac en 1974, :
" Une exigence rare de la voix et de la vision confère à la poésie de Janine Mitaud une hauteur, un ton, une nécessité qui appellent notre respect et notre gratitude : notre respect devant l'évidence d'une telle qualité de l'être dans le langage, notre gratitude pour le don que nous fait cette œuvre ennoblissant, purifiant qui la reçoit. Ainsi en va-t-il pour ces « cinq poèmes », moments et mouvements d'un même sursis de la lumière au seuil de la nuit, de la présence à la lisière de l'absence, du chant au ras du silence.
Il y a, me semble-t-il, au cœur de l'acte poétique, ici comme dans tout ce que je connais de l'œuvre de Janine Mitaud, une triple contradiction féconde : celle qui oppose (et en fait allie) une parfaite simplicité - d'où l'élégance de la phrase dans son architecture et son déroulement, au caractère singulier, énigmatique de son sens ; celle encore qui fait contraster le choix fréquent de mots charnels, concrets (soleil, épaisse mort, aube, rivière, corps, semence, sang, cf poème I) avec leur usage dans un ensemble onirique ou abstrait ; celle enfin qui fait se heurter la beauté harmonieuse du texte et l'angoisse latente qu'il recèle.
« Le soleil sursoit à l'épaisse mort
De se taire trop profond »
Cette strophe première, comme le ferait l'ouverture d'une œuvre musicale, impose sa lumière, sa menace et son secret aux cinq poèmes.
La mort guette à chaque page :
« Impérative la mort
Avance un pied sur le seuil »
« Je traverse une mort déjà vécue »
(IV)
« Nous sommes
Assis sur des meurtres »
(V)
Cette gravité, ce tragique n'écartent pas pour autant le jeu du langage, seulement ce jeu n'est jamais gratuit, il fait corps au contraire avec la rigueur du poème, ainsi dans le poème IV, les variations sur les sens du mot ou de la syllabe : « cru » assurent le ton âpre et dur de cette page, sa crudité et sa cruauté, dirait-on.
On remarquera l'homogénéité des «cinq poèmes» : cette apparence qu'ils revêtent d'un certain gel de l'univers mental - mais il ne faut pas omettre la brûlure de la glace ; cette affirmation d'une fixité transparente - mais il faut se référer à l'immobilité soudaine d'un monde pétrifié en cristal par la menace, ou parfois par la promesse.
Quel que soit le poids de douleur, de maléfice qui oppresse sans la tarir la voix du poète, celle-ci, par son cri et par son chant, débouche sur un espoir ultime proche du défi. L'œuvre présente illustre bien ce paradoxe exaltant, elle qui naît de la tension même entre la source souvent ténébreuse du poème et une certaine lumière de son horizon. D'ailleurs, Janine Mitaud (qui nous donne en ce vers la clef de son art poétique : « J'articule enfers et songes ») achève ses cinq poèmes sur cette strophe analogue à la couronne de l'aube à l'issue de la nuit :
« Cependant
S'il subsiste sous le sang
Un seul risque d'amour
Je m'apaise d'une rosé inconsciente
Ou d'un arbre antécédent du jour»
Georges-Emmanuel CLANCIER