Au cœur le mot qui perce : que l'on voie les éclairs
De l'esprit et qu'on touche, où il frappe, le feu ;
Qu'il abatte d'un coup le cœur trop arrogant.
Le fracas du tonnerre peut convertir le monde,
C'est dans l'effroi que siège la présence de Dieu.
Elle porte des fruits, la terrible bombarde :
A son zèle s'attache la force de la grâce.
Le miracle-rayon, son mot, blesse le fer,
L'âme et non le fourreau : le fort seul est sa cible.
Par sa subtilité l'esprit passe invisible.
Tôt ou tard, un grand bruit nous dit qu'il a frappé.
Garde-nous seulement, Dieu, des nuées grondantes :
Que ton mot de ses traits nous éclaire et transperce !
DU starker Donner GOtt ! gib deinem Donner Krafft/
dem Herz durchdringungs-Wort ; dasz mon die Geistes-Blitze
darauf erblick'l und fiihl auch die Einschlagungs Hitze/
dasz allen Herzen-Stolz es strack danider rafft !
dos Donner prastlen hat Bekehrungs-Eigenschaftj
weil GOttes Gegenwart im Schrecken hat den Sitze.
Es ist voll Fruchtbarkeit disz schrôcklich Lufft geschuze :
So ist sein Eyfer auch mit Gnaden-Krafft behafft,
Der Wunder-Strahlj sein Wort/ verletzt der Seelen klingen/
dem Leib die scheiden nicht ; dos stark ist nur sein Ziel.
Sein Geist-Subtiligkeit kan unvermerkt durchdringen.
Zu zeiten durch den Schall zu fàllen ihm gefiel.
Behut uns nurj O GOtt/ vor Wolken Donnerschlàgen :
Durch deine Wortstreich wollst bekehrend uns erlegen !
Catharina Regina von Greiffenberg
Buxtehude en Bourgogne, Concert ici.
Des mots qui frappent !!! Je retiens la phrase "c'est dans l'effroi que siège la présence de Dieu"... petite coïncidence de ma lecture du moment sur l'histoire des religions.
RépondreSupprimerMoi, j'aime "les eclairs/De l'esprit" - et aussi la conception du livre. Tres belle.
RépondreSupprimerOui ötli, des mots frappeurs comme/à la place de Dieu frappeur !
RépondreSupprimerLe poète pataphysicien Jacques Roubaud note en quatrième de couverture de cette édition la belle définition de ce baroque de Catharina von Geiffenberg : " la nature irrépréssible du noble art de poésie ".
Avec le soleil...
@Deborah Lawrenson,
RépondreSupprimerJ' ai cherché sur le net cette édition publiée ici et que je sors de ma bibliothèque personnelle. Elle est indisponible ( elle date de 1977 ).
Il existe aussi en édition Slatkine, L' amour noir ", poèmes baroques français avec aussi une présentation de poète Jacques Roubaud.1982 ( d' un reprint de 1959.)
A bientôt !
.... stabs us light! YES! Great cover.
RépondreSupprimerOui, des coups de poignard comme autant de flammes qui brûlent, les mots retrouvent toute leur autonomie et nous fabriquent des perles magnifiques !
RépondreSupprimerVous avez l' œil baroque Kristin !
je ne vais pas dire de betises..car je le vois qui me regarde avec son oeil unique , ton livre de poésie baroque...
RépondreSupprimer***Isabelle***,vous êtes merveilleuse !
RépondreSupprimerVotre commentaire me fait ajouter cet autre œil baroque qui illustre la couverture du très complet livre de Alain Mérot, Généalogie du baroque, paru au Promeneur.
Il s' agit des arts visuels et je compte revenir sur ce sujet si passionnant.
La vision baroque, c' est tout une " folle " construction !
Excellent après-midi !
C'est vraiment magnifique ce jeu entre le motif et les mots, l'image et le sens. Jeu baroque sous l'oeil du Dieu-Tonnerre....
RépondreSupprimerSoyez la bienvenue sur ce blog Claudine !
RépondreSupprimerEt je vous retourne l' adjectif en ce qui concerne votre blog que je suis allé visiter avant de vous répondre.
Il est magnifique, avec la mise en page de vos textes semblable à une belle typographie, les poèmes choisis et la conjonction texte/illustration...
A très bientôt !
Þórr Thor force de frappe complétement à la masse, comme moi... mais non.
RépondreSupprimerje ne sais pas pourquoi, ces mots me renvoient à Wagner...les éléments déchaînés sans doute!
RépondreSupprimerBonsoir Gwendoline !
RépondreSupprimerDe toute évidence la tornade Blogger vient d' effacer sept commentaires , là est la tornade déchaînée...et je n' y suis pour rien !
J' espère que la tempête n' a pas fait trop de dégâts chez vous !
A plus..
les éléments sont en colère en ce moment! oui...un peu de dégâts! aussi...mais tout ceci n'est pas bien grave...à+
RépondreSupprimerEt le verbe s' est fait cher! Etonnant billet qui me rappelle ma période baroque chez les dominicaines enseignantes,deviendriez vous mystique?
RépondreSupprimerJe suis désolé que le glaive blogger ait dispersé aux quatre vents les commentaires d' Olga, Claudine, Kristin H et du Bourdon Masqué.
RépondreSupprimerMerci de votre visite si involontairement fugace, j' espère vous retrouver bientôt.
d'ici se casse, Thor.
RépondreSupprimerVisiblement la ligne est rétablie... "allo,allo mademoiselle, ne coupez pas !"
Hélas, plus d' opératrice Bourdon, tout se passe dans l' anonymat le plus électronique !
RépondreSupprimerj' ai oublié de citer ***Isabelle***dans les commentaires disparus, pourtant elle nous avait ouvert l' œil si je me souviens bien.
RépondreSupprimerLa poésie mystique, la mystique rhénane, sont des sujets qui m' on passionné, qui me font me poser encore des questions, sur l' art, sur la vie du corps et sur le cœur de la vie...
RépondreSupprimer13 mai 2011 23:12
Coïncidence ? Avant le tonnerre de l'esprit, le big bug blogger s'est abattu. Tout ça pour une petite citation de Victor Hugo :
RépondreSupprimer« Car le mot, c'est le Verbe, et le Verbe, c'est Dieu. »
Bon, c'est écrit. Bonne continuation.
Bonjour,
RépondreSupprimerje voudrais vous remercier pour votre soutien!
Ces lettres ancien,noires et courbées être mon univers entier.
La musique des Buxtehude est le synonyme de la perfection .Si je voulais exprimer mon enthousiasme quelque chose de beau,
je place ceux-ci quelque chose de beau, après la musique des Buxtehude (sur l'escalier l'évolution)
"Vare, redde mihi legiones meas!" Augustus
salutations
Megi
Quoi de plus normal megi, de continuer à vouloir contempler un univers très particulier qui est le vôtre !
RépondreSupprimerGarder le cap pour aller à la destination que l' on s' est choisie, cela seul compte ! Le reste est anecdote.
Nous connaissons cela dans la pratique de l' art, rien n' est facile et pourtant on avance avec les doutes, les incertitudes .
Regardez la folie de la langue de nos poètes baroques allemands qui leur permet de fabriquer des sonnets surchargés d' ornements pour prendre de vitesse la mort toujours hâtive dans cette Allemagne du 17 ème siècle.
" La mort a quelque chose à faire qu' elle le fasse. Pourquoi me soucier de mon dernier soupir ? Il n' est en moi n' en moins qui vive, que ma vie "
écrit Paul Fleming, docteur en médecine en son épitaphe " composée par lui-même à Hambourg le 28 mars 1640, trois jours avant sa mort " à 31 ans.
Comme ici, un grand soleil pour vous.
Oui Bleu, l' éclaircie après le tonnerre, ce sont les mots qui la fixe et qui lui dictent son tempo !
RépondreSupprimerA bientôt !
Je suis tenté de savoir si je suis baroque ou pas ;) Il faut que j'enquête en lisant alors !
RépondreSupprimerEt pour la rose jaune "rimosa", un délicieux parfum poivré...
Je vois ici et là qu'il y a eu des bugs sur les blogs ! Comme je n'étais pas là de la semaine ...
RépondreSupprimerPour le côté baroque , j'avoue que ce n'est pas trop ma tasse de thé , ni le style "Rococo", pourtant j'apprécie certaines bizarreries.... :) Néanmoins les mots sont forts je retiens cette phrase"Au cœur le mot qui perce : que l'on voie les éclairs
De l'esprit et qu'on touche, où il frappe, le feu ;
Qu'il abatte d'un coup le cœur trop arrogant."
Ce poème peut être lu et scandé à notre époque sans être baroque :)
Douce journée ...
@Ötli,
RépondreSupprimerQuel beau nom " rimosa " ...rime osa ?
Pour le baroque, il faut jouer à qui perle gagne !
Bon après-midi !
Oui Marie, le baroque de par la profusion, la saturation de la vision ( l' œil voit tout et à trop voir, il se fatigue et se perd...) peut être un repoussoir.
RépondreSupprimerLa beauté capricieuse et irrégulière peut être déroutante, exaspérante.
A l' époque, " l' irrégulier et le bizarre ne se définissaient pas en soi, mais par rapport à une norme, comme une dérivation ou plutôt une déviance ."
( Alain Mérot. )
Si ce thème vous passionne, la Généalogie du baroque d' Alain Mérot mis en illustration ci-dessus en dresse de façon remarquable l' histoire.
A bientôt !
Les dieux colère ont fait de notre monde ce qu’il est aujourd’hui. No comment.
RépondreSupprimerIl y a d’autres valeurs pourtant que la force, l’effroi, la violence, la contrainte.
Je n’en trouve pas trace dans ces lignes « baroques ».
Merci de votre visite et du soleil qu'elle a transporté chez moi ...
On ne connait pas de définition du baroque Saravati, Eugenio d' Ors note en 1931, un " essai d' élucidation sur la théorie, l' histoire et la critique " des concepts " baroque " et " " baroquisme ", devenus alors d' usage courant mais néanmoins problématique.
RépondreSupprimerCe sont des notions d' analyse esthétique qui détermine le baroque, pas uniquement des valeurs, il me semble.
Cependant pour aller dans votre sens, l' arabesque, le pli , le décors rococo, vont dans le sens du bon vouloir, du plaisir et du divertissement, voire du libertinage.
Très bonne soirée à vous !
Maitre Eckhart y a t il cela dans votre bibliothèque?
RépondreSupprimerOui Laurence !
RépondreSupprimerEt ce qui m' a passionné c' est sa modernité. Voyez les réflexions de Daniel Charles sur le rapport John Cage / Maître Eckhart...
Avec le plaisir de vous lire à nouveau,
Excellente journée !
graciaaaas!
RépondreSupprimerte deseo un felíz fin de semana!!!
dans notre vernaculaire c'est plus chouette...
RépondreSupprimerDire que cette tempête m'a chassée de sous le regard du Dieu Tonnant !
RépondreSupprimerMême pas grave, quoique.... "L'œil par lequel je vois Dieu est le même œil par lequel Dieu me voit".
Versus, vous êtes le croisement d'étonnants chemins
@Elena,
RépondreSupprimerIl manque un éclair vif de vos photographies pour couronner le tout.
Merci de votre passage !
@Bourdon,
RépondreSupprimerEt plus compréhensible surtout !
Bàv.
@Claudine,
RépondreSupprimerL' œil, c'est le corps confronté à son intériorité .
La vue, le plus singulier de nos sens et les yeux qui ne sont pas maître de soi.
C' est la folie du voir !
Un croisement, c' est un choix, un risque à prendre, une curiosité, une découverte..J' aime les chemins non balisés, et vous ? ( Je parlerai ici d' amis pratiquant un art hors-normes...)
Excellente soirée à vous.
non pas le plus singulier mais celui qu'on connait le mieux. La proprioception "le sens du corps dans l'espace" sans lui pas moyen de faire un geste... A mon seul plaisir dit la "Dame à la licorne"
RépondreSupprimerC' est certain laurence, les yeux voient les choses qui sont au-dehors. Ils voient aussi par fragments toutes les parties de leur propre corps :par eux le corps se voit lui-même...C' est le terme savant que vous employez.
RépondreSupprimerEn passant, votre vision très riche sur votre blog nous manque en ce moment, on souhaite sincèrement votre retour!
A très bientôt.